Le Fond Monétaire International vient de rendre public son rapport sur la Tunisie pour la période écoulée. Ce rapport est venu confirmer la justesse des décisions et choix économiques de la Tunisie, surtout au niveau de la maîtrise de l'impact de la crise économique et financière mondiale. Les administrateurs ont salué et appuyé, l'orientation économique de la Tunisie. La confirmation de la solidité de l'économie tunisienne, affirmée par un grand acteur de la finance mondiale, vient comme un nouveau témoignage, pour la minorité de personnes qui doutent des performances économiques de notre pays. Voici les principales conclusions de ce rapport. La Tunisie a bien surmonté l'impact de la crise : L'application de politiques économiques saines et de réformes structurelles soutenues par un élargissement de l'ouverture commerciale a permis à la Tunisie d'accélérer sa croissance ces dernières années et de renforcer ses bases pour faire face à la crise mondiale actuelle. La Tunisie a amélioré sa capacité de résistance aux chocs grâce à un endettement public et extérieur moins élevé et une position des réserves nettement améliorée. Tout en étant relativement protégée de la contagion financière internationale, la Tunisie est exposée à un ralentissement de l'activité chez ses partenaires, notamment européens. Bien que touchée par la crise mondiale actuelle, la Tunisie en a relativement bien surmonté l'impact jusqu'à présent. La croissance du PIB réel a ralenti, s'établissant à 0,5 % au premier trimestre de 2009, contre 4,6 % en moyenne en 2008, à cause essentiellement d'un repli des exportations de produits manufacturés à destination des pays de l'UE. Ce recul a été en partie atténué par une forte activité dans les secteurs des industries extractives et de l'énergie, ainsi que pour certains services. L'investissement et une forte consommation alimentée par des hausses de salaire ont soutenu la demande. L'inflation est passée de 5 % en moyenne en 2008 à 3½ % (en glissement annuel) en juin 2009 sous l'effet de la chute des cours mondiaux des produits pétroliers et alimentaires et de l'application d'une politique monétaire appropriée. Après s'être creusé en 2008, le déficit courant s'est contracté au premier trimestre de 2009 grâce à une baisse des prix des importations et à la vigueur des recettes touristiques et des transferts des travailleurs émigrés à l'étranger. Malgré un léger recul des apports d'investissement étranger au début de l'année, les réserves ont atteint 9 milliards de dollars à la fin de mai 2009 (5,6 mois d'importations selon les projections). En 2008, le déficit budgétaire a reculé sensiblement pour se chiffrer à 1,2 % du PIB et le ratio dette publique/PIB a encore diminué, passant à 47½ %, contre 50 % en 2007. Les recettes ont été stimulées par le niveau soutenu des droits de douanes perçus sur des importations dont le prix était plus élevé, ainsi que par la bonne tenue du produit de l'impôt sur les sociétés appliqué aux bénéfices robustes de 2007. L'effet conjugué de la hausse des recettes et de la baisse des paiements d'intérêts a plus que compensé les dépassements de dépenses au titre des subventions aux produits pétroliers et alimentaires de base, imputables à la hausse des cours mondiaux. La crise financière mondiale n'a pas touché directement les banques, car elles comptent peu sur le financement extérieur, et leur rentabilité s'est renforcée en 2008, ce qui a contribué au dynamisme du marché boursier. Le crédit à l'économie a encore augmenté au premier trimestre de 2009. Les indicateurs de solidité bancaire ont continué de s'améliorer en 2008, mais le volume des créances improductives demeure assez élevé. Avec l'objectif d'atteindre une croissance du PIB réel de 3 % cette année, les autorités ont rapidement pris des mesures pour contenir l'impact de la crise mondiale, y compris le programme de relance budgétaire récemment adopté, équivalant à environ 1,4 % du PIB, et la politique monétaire plus accommodante de la Banque centrale de Tunisie (BCT) en 2009. Les perspectives à moyen terme sont favorables grâce à la reprise mondiale dont font état les projections. Evaluation par le Conseil d'administration Les administrateurs du FMI, félicitent les autorités pour les bons résultats de l'économie tunisienne dans le contexte de la crise mondiale, attribués aux fondamentaux robustes découlant des politiques saines appliquées au fil des ans. Ils estiment que les perspectives de croissance sont favorables, mais que la Tunisie continue d'être aux prises avec des risques de dégradation de la situation liés à la transmission de la récession en Europe et au rythme auquel la relance budgétaire fera sentir ses effets, ainsi qu'aux défis posés par un taux de chômage toujours élevé. Les administrateurs appuient la politique temporaire de relance budgétaire adoptée par les autorités pour atténuer les répercussions de la crise mondiale et recommandent, pour des raisons d'efficacité, de la mettre en œuvre rapidement et de bien cibler les dépenses. Ils encouragent les autorités à envisager la possibilité de prolonger cette relance en 2010, les perspectives anticipées dans les pays partenaires demeurant fragiles. Les administrateurs saluent la détermination des autorités de reprendre l'assainissement des finances publiques une fois que la croissance se raffermira et de replacer le ratio dette publique/PIB sur une trajectoire décroissante. Ils notent qu'il serait capital à cet égard de réduire les subventions, en continuant de mettre efficacement en œuvre le nouveau mécanisme d'ajustement des prix des produits pétroliers et en ciblant mieux les mesures d'aide aux couches pauvres de la population. Ils favorisent également le lancement en temps voulu d'une réforme des retraites pour éviter d'alourdir ultérieurement le budget. Les administrateurs estiment que l'orientation donnée par la BCT à la politique monétaire est appropriée, avec le desserrement prudent en 2009 pour accommoder un soutien de la demande. Ils recommandent de coordonne"right"st Importations de biens (en dollars, variation en pourcentage) 18.3 3.4 12.8 26.9 28.7 -21.4 8.2 Balance commerciale des marchandises -8.8 -6.7 -8.1 -8.1 -9.8 -8.2 -9.3 Solde courant, transferts officiels exclus -2.7 -1.0 -2.0 -2.5 -4.2 -3.3 -2.6 Solde courant, transferts officiels inclus -2.3 -0.6 -1.5 -2.2 -4.0 -3.0 -2.3 Investissement direct étranger 2.1 2.2 3.2 6.0 5.3 3.1 3.2 Total de la dette extérieure 66.5 65.3 58.1 53.9 53.7 5.1 5.5 En % de la dette extérieure à court terme
52.5 52.3 Réserves brutes (en milliards de dollars) 4.0 4.4 6.8 7.9 9.0 9.7 11.0 En mois d'importations de biens et de services 3.1 3.3 4.0 3.6 4.9 Les administrateurs notent que le taux de change demeure dans l'ensemble aligné sur ses fondamentaux et que les politiques des autorités sont compatibles avec la stabilité extérieure. Ils encouragent les autorités à continuer d'ancrer la politique de change sur leur objectif à moyen terme de taux de change flottant librement. Les administrateurs constatent que les indicateurs prudentiels du secteur bancaire ont continué de s'améliorer, mais que le volume des créances improductives demeure assez élevé. S'ils félicitent les autorités d'appliquer des règlements empêchant l'apparition de nouvelles créances improductives, ils les encouragent à déployer des efforts résolus pour réduire le stock de ces créances afin de renforcer davantage la solidité du système bancaire, compte tenu en particulier de l'ouverture progressive du compte de capital. Ils recommandent de continuer d'assurer un suivi étroit des banques et soutiennent les projets des autorités de continuer de rehausser la qualité des services bancaires. Les administrateurs recommandent de continuer d'adapter les cadres réglementaires et de contrôle à l'évolution du secteur financier. Ils préconisent d'aborder le contrôle bancaire dans une optique plus prospective, notamment dans la perspective de Bâle II. Ils jugent nécessaire de procéder à des tests de résistance systématiques et complets pour mieux évaluer les facteurs de vulnérabilité potentiels du système bancaire et préparer les plans d'action de précaution appropriés.
Principaux indicateurs économiques et financiers, 2004–10
2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010
Prél. Proj. Proj. Production et prix
PIB réel (prix de marché) 6.0 4.1 5.3 6.3 4.6 3.0 4.0 Prix à la consommation (fin de période) 1.2 3.7 3.3 5.3 4.1 3.5 3.4 Prix à la consommation (moyenne de la période) 3.6 2.0 4.5 3.1 5.0 3.5 3.4 Investissement et épargne
Formation brute de capital 24.5 22.3 24.6 25.7 27.5 25.7 26.6 Dont : hors administrations publiques 17.5 15.9 18.4 19.8 21.1 18.4 19.2 Epargne nationale brute 21.8 21.3 22.6 23.2 23.3 22.5 24.0 Dont : hors administrations publiques 17.3 18.0 19.6 20.3 17.9 19.0 20.4 Finances publiques
Recettes, hors dons et privatisation 23.8 23.6 23.4 23.8 26.2 23.7 23.3 Dépenses et prêts nets 26.6 26.8 26.5 26.7 27.3 27.5 27.0 Solde budgétaire, hors dons et privatisation -2.8 -3.2 -3.0 -2.9 -1.2 -3.8 -3.8 Solde primaire, hors dons et privatisation 0.0 -0.4 -0.3 -0.3 1.1 -1.4 -1.5 Total de la dette publique 59.4 58.1 53.7 50.0 47.5 48.7 49.0
(Variation annuelle en %, sauf indication contraire) Secteur monétaire
Crédit à l'économie 5.3 6.3 6.6 9.7 13.5 8.0 … Monnaie centrale 12.2 21.9 17.6 15.3 18.3 21.7 … Monnaie au sens large 10.3 11.0 11.4 12.5 14.4 10.9 … Vitesse de circulation de la monnaie au sens large 1.6 1.6 1.6 1.5 1.5 1.4 … Taux des bons du Trésor à 3 mois (moyenne période,
en %) 5.1 5.1 5.1 5.1 5.1 4.0 …
(En % du PIB, sauf indication contraire) Secteur extérieur
Exportations de biens (en dollars, variation en pourcentage) 20.7 9.8 9.9 29.6 26.6 -21.5 5.8