Le secteur des assurances en Tunisie connaît depuis quelques années une croissance soutenue de son chiffre d'affaires. Cette évolution favorable s'est accompagnée de la restructuration du secteur et de l'adoption d'un certain nombre de réformes, notamment sur le plan réglementaire. De bon augure pour ce secteur appelé durant la prochaine période à accroître sa contribution au financement de l'économie, en particulier à travers la mobilisation d'une épargne de longue durée. La consolidation de la performance du secteur des assurances en Tunisie se traduit notamment par l'amélioration de ses principaux indicateurs. Ainsi, le total des primes émises, qui représente le chiffre d'affaires du secteur, s'est établi à 878,028 millions de dinars en 2007, contre 801,139 millions de dinars en 2008, soit une hausse de 9,6%. De son côté, le taux de pénétration de l'assurance dans l'économie tunisienne, qui représente le rapport du montant total des primes émises sur le PIB, est passé de 1,95% en 2006 à 1,96% en 2007. Par ailleurs, la prime d'assurance par habitant a progressé pour atteindre 85,871 dinars en 2007, contre 79,101 dinars en 2006. Durant l'année 2008, le secteur des assurances devrait connaître les mêmes évolutions qu'en 2007, sauf sinistres extraordinaires. Le chiffre d'affaires durant le premier semestre de 2008 a enregistré une croissance de 8%, passant ainsi de 490,1 millions de dinars au 30 juin 2007 à 529,1 millions de dinars au 30 juin 2008. Les sinistres réglés ont augmenté de 9,8%, passant d'un montant de 214,7 millions de dinars à la fin du premier semestre de 2007 à 235,8 millions de dinars à la fin des six premiers mois de 2008. Des réformes importantes La Tunisie a élaboré un plan de réformes visant à promouvoir et à diversifier les activités du secteur des assurances. Ce plan comporte plusieurs axes et mesures qui ont été mis en place progressivement. Au titre des réalisations, on signalera en particulier la consolidation et l'assainissement de la situation financière des compagnies d'assurances, l'institution d'un plan comptable spécifique à l'activité, la création d'un fonds des assurés, la réforme de l'assurance maladie, l'institution d'un régime spécifique d'indemnisation des dommages corporels au profit des victimes des accidents de la circulation, et la mise en place d'une autorité de contrôle indépendante. Ces réformes ont également pour objectif de favoriser le développement des assurances sous-exploitées (assurance pour les activités agricoles, assurance-vie, etc.). Des mesures fiscales ont en effet été adoptées dans le cadre du budget 2008 pour accroître la demande de prestations de services d'assurances. Ainsi, les contrats d'assurance sont exonérés de certains impôts et l'abattement fiscal portant sur les contrats d'assurance-vie a été revu à la hausse. Ceci est d'autant plus important que le développement de la branche vie constitue un enjeu stratégique dans la mesure où elle joue un rôle primordial dans la mobilisation d'une épargne de longue durée. En ce qui concerne l'assurance agricole, des mesures ont été mises en application dans le but d'améliorer les taux de couverture de l'activité agricole par des formules d'assurances adaptées aux besoins des agriculteurs. En outre, la loi de décembre 2007, portant loi de finance pour l'année 2008, a exonéré les contrats d'assurances souscrits auprès de toutes les compagnies d'assurances et relatifs aux risques agricoles et de pêche de la taxe unique sur les assurances. Il est à signaler également que d'autres mesures et actions sont programmées pour améliorer l'offre d'assurances. On évoquera dans ce contexte la mise en place de nouveaux contrats d'assurances offrant des garanties aux différents intervenants dans les opérations de commerce électronique.