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Ça « roule » pour la vie !...
Dossier : Assurances
Publié dans Le Temps le 19 - 02 - 2008

L'assurance auto : Déficit chronique mais « savamment » entretenu.
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L'assurance vie : Encore méconnue, mésestimée et, pourtant, sécurisante
Un secteur clé, certes mais un secteur demeuré, durant très longtemps, plutôt « sauvage » parce que approximativement réglé. Les législations ayant présidé à la naissance du secteur n'étaient pas percutantes.
Il a fallu plusieurs refontes de la loi pour que l'on voie plus clair dans la relation assureur/assuré ; mettre en place les préalables à un rapport de confiance.
Certes le bonheur puis le malheur du secteur c'est l'automobile. Mais si l'assurance auto ne rapporte rien et qu'elle est en proie à un déficit chronique, les assureurs, assez habiles à user l'enterloupette pour compenser ces pertes, diversifient aujourd'hui leur offre. Ils essaient de revaloriser l'assurance vie en cette période de frilosité des couvertures sociales.
Notre dossier est scindé en deux volets : le secteur automobile, plaie saignante du secteur ; et l'assurance vie dont on espère qu'elle redonnera...Vie au secteur.
Penser à la retraite alors qu'on a que 25 ans d'âge, pourrait paraître une équation irréaliste. Mais à l'âge où on est censé s'initier à la vie professionnelle, la tendance est d'envisager un plan de retraite confortable.
La donne des pensions de retraite n'est plus ce qu'elle était dans les années 80 et 90. Les caractéristiques démographiques ont changé. Jadis, il y avait entre 5 et 7 personnes qui travaillaient pour payer la retraite d'une seule. Aujourd'hui, la situation est complètement inversée ; la population vieillit et les caisses nationales de la sécurité sociale accusent de graves déficits dans leurs budgets. Des pratiques de rechange sont exploitées à ce niveau en dépit, bien entendu, de la pension de retraite perçue qui ne cesse de baisser. Le contribuable se résigne à s'y conformer malgré l'incompatibilité de ces « solutions » avec sa situation réelle.
Mais la place saignante du secteur c'est l'assurance automobile, qui demeure, depuis des décennies, déficitaire. On parle de millions de dinars de perte, ce qui est loin d'être anodin. Les compagnies d'assurance continuent de rechercher des équilibres compensatoires, face à un résultat technique net de -52 981 682 DT en 2006. Heureusement que d'autres catégories d'assurance existent et sont obligatoires pour certains secteurs.
L'assurance auto représentait en 2006 selon la structure du portefeuille du marché par branche 42,93%, quasiment la moitié du marché.
Le secteur des assurances en Tunisie a été marqué, selon les dernières statistiques, par une progression significative. Tout comme les indicateurs économiques en évolution positive, les résultats techniques ont grimpé en comparaison avec l'exercice de l'année précédente. De son côté, l'Epargne Nationale est monté a d'un cran : 11,9%. Elle a évolué en parallèle avec les primes émises, lesquelles ont augmenté de 12,52% en 2006.
Le secteur des assurances en Tunisie évolue d'une année à l'autre d'après les statistiques publiées, et ce, dans les diverses branches qui composent le marché. Toutefois, des lacunes existent bel et bien touchant principalement deux types d'assurances : l'assurance auto et l'assurance vie. Quelles sont ces lacunes contre lesquelles luttent les compagnies d'assurance? Les palliatifs sont-ils aussi efficaces qu'on le dit ?

L'assurance auto : Déficit chronique mais « savamment » entretenu.
L'assurance auto arrive en première place des prestations entre l'assureur et l'assuré. Dotée d'un caractère obligatoire, cette assurance est contractée par tout propriétaire de véhicule en vue du remboursement du sinistre en cas d'accident routier. Depuis sa mise en application, la branche de l'assurance auto ne cesse d'accuser un déficit à cause d'un grand déséquilibre dans le budget. Les compagnies d'assurance déplorent une prime relativement basse qui ne « suffirait » point à couvrir toutes les charges comme les frais de gestion ou autres. D'autant plus que l'Etat a fixé le prix de la prime d'assurance auto dans le but de contrôler, en quelque sorte, la branche.

Enterloupettes
Il faut noter à ce niveau, que l'assurance auto comprend une multitude de « sous-assurances » ; c'est-à-dire des options d'assurance dont l'assuré décide de l'opportunité de s'u souscrire. Et c'est là que surgit toute la difficulté. Comment ? Au moment où un assuré prend acte de son assurance auto, la priorité pour lui est le déboursement des moindres frais. De ce fait, son contrat assurance ne convrira que la responsabilité civile, qui signifie l'assurance des personnes lésées par le véhicule. A cause du manque d'information sur l'intérêt des options d'assurance pour un conducteur, l'assuré passe à côté de substantiels avantages. La responsabilité est ici partagée. En effet, l'agent commercial de la compagnie d'assurance ne daigne pas expliquer clairement les options en question. Ce qui importe le plus pour l'agent c'est la commission, objet de la vente d'un maximum d'options. Alors que l'assuré aurait intérêt à comprendre l'importance capitale d'une assurance complète et intègrale. A la fin c'est le cadet des soucis du commercial. Le citoyen tunisien n'est pas le seul à devoir assumer les effets négatifs du manque d'information. La compagnie d'assurance, spécialiste dans son domaine, se propose de fournir tout renseignement susceptible d'orienter le client dans son choix du type d'assurance auto. Néanmoins, les assureurs cherchent l'abord, l'enrichissement des produits d'assurance, en l'occurrence, ceux de l'assurance auto, assurance qui est le plus commercialisée. Il faut bien trouver le moyen de contourner le déficit perpétuel. Et alors, le meilleur moyen est à leurs yeux la subvention de cette branche par les autres. Toutes les compagnies d'assurance en Tunisie ont réussi à atteindre cet objectif et même d'en tirer des bénéfices substantiels. Si bien que pour la branche auto, les assureurs ont convoité une augmentation de la prime, afin d'alléger un peu soit-il, le déficit. Malencontreusement, les citoyens marquent un refus catégorique de cette convoitise, pourquoi payer plus cher une assurance qui peut ne pas être vraisemblablement utile ? C'est justement cette absence de prise de conscience du risque que chaque conducteur peut courir à tout instant qui pénalise l'assurance auto. Dans la mentalité courante, le risque n'est palpé que lorsque sinistre se produit ; dès lors, des précautions sont prises et l'assurance auto peut y trouver son compte.
Par ailleurs, toujours dans le but de pallier la perte accusée, certains agents commerciaux se sont lancé dans une démarche de vente forcée des options. Cette pratique occulte et illègale consiste à vendre aux assurés des options d'assurance à leur insu. Et là, l'assuré bénéficie d'une assurance auto quasi complète sans qu'il le sache et pour autant sans qu'il puisse vraiment en bénéficier. Cela dénote d'un manque de transparence et d'un manque de confiance entre assuré et assureur. Le conflit devient inévitable.

Remédes...
A ce titre, la nouvelle réforme instaurée par la chambre des députés et des conseillers vient consacrer le principe de l'indépendance de l'autorité de contrôle du secteur, à travers la création du comité général des assurances, tout en fixant ses prérogatives et son mode de fonctionnement et d'organisation, conformément à ce qui se passe dans les autres pays du monde où le secteur des assurances joue un rôle important dans la mobilisation de l'Epargne, le financement de l'économie et l'impulsion de l'investissement.
En d'autre terme, le comité général des assurances contrôle le secteur et taxe les dépassements et les pratiques déloyales telle que la vente forcée. La mise en place de ce comité appui le développement du secteur et sa restructuration modernisée.
Somme toute, l'assurance auto demeurera désespérément déficitaire, les solutions existent mais restent difficiles à appliquer. La faute aux compagnies d'assurance qui sillonnent dans la démarche de l'accroissement de la prime assurance auto. Ou est-ce la mentalité et les mœurs des citoyens tunisiens qui ont du mal à franchir le seuil de l'augmentation des tarifs de l'assurance auto ? Mais surtout les assurés prendront-ils conscience de l'importance des assurances complémentaires pour esquiver le risque ?

L'assurance vie : Encore méconnue, mésestimée et, pourtant, sécurisante
L'assurance vie n'est pas une nouveauté en Tunisie. Elle avait déjà effectué son entrée sur scène depuis des années dans le cadre des crédits bancaires. En effet, un citoyen désireux d'obtenir un crédit automobile ou logement se doit de contracter une assurance vie. Le but est de garantir à la banque le remboursement intégral du crédit même en cas de décès du bénéficiaire. Cependant, contracter une assurance vie en dehors du cadre bancaire ne fait pas partie de la culture des citoyens tunisiens. Comment penser alors à une assurance vie malgré des conditions économiques défavorables ? A l'époque, la question de la retraite ne se posait même pas. Les cotisations assumaient en bloc le versement de la pension de retraite appuyée par une population jeune.
De nos jours, l'assurance vie a pris une autre dimension. Il s'agit essentiellement d'un recentrage. Elle est placée dans sa juste orientation. Avec la crise à laquelle se heurtent les caisses nationales de sécurité sociale, la pension retraite ne peut plus être versée dans sa totalité. De ce fait, les retraités ne pourront même pas toucher la moitié du salaire qu'ils percevaient dans leur vie active. Un plan de rechange s'impose : l'assurance vie.
Cette assurance propose un plan de retraite bien confortable. Le concept est simple et facile : investir une certaine somme d'argent tout le long de l'activité professionnelle et cumuler par la suite une épargne considérable en conséquence. La compagnie d'assurance se charge de capitaliser l'argent versé par l'assuré en l'investissant dans l'immobilier ou les bons de trésor. Il n'existe pas de contrat type d'assurance vie. C'est là un premier avantage. L'assuré est libre de fixer la somme de cotisation mensuelle selon sa situation professionnelle et personnelle. La différenciation entre un simple ouvrier et un haut cadre est tout à fait exclue dans la constitution de ce type de contrat. Chacun en prend pour ses moyens de l'heure qu'il peut modifier en fonction de la situation présente.
Les compagnies d'assurance deviennent les investisseurs institutionnels, en percevant des primes d'assurance vie et en les transformant en un investissement sur le marché financier.
Quand sonne la retraite, l'assuré peut opter pour le choix qui lui convient le mieux : la rente, l'intégralité du capital ou le réinvestissement. Mais, l'avantage important dans cette affaire, ce sont les avantages fiscaux octroyés par le gouvernement afin d'encourager la branche d'assurance vie, et ce, depuis 1989. Les primes d'assurance vie versées sont totalement exonérées d'impôt. Egalement, la somme payée en guise d'assurance vie annuellement peut être déductible du salaire et donc il y a possibilité de diminuer les impôts. Autrement dit, c'est comme si l'Etat contribuait avec l'assuré au paiement de son assurance vie. C'est une sorte de subvention.
Sauf que le contrat de l'assurance vie en Tunisie n'est pas très prometteur. En effet, l'assurance vie n'est qu'à hauteur de 9% en Tunisie contre 60% dans les pays développés. C'est dans ce sens, que l'Etat engage une augmentation à plusieurs reprises des avantages fiscaux en 1990, puis en 1998 et cette année. Par exemple, un père de famille avec son épouse et ses quatre enfants peut bénéficier d'une déduction d'impôt jusqu'à 2000 dinars. Cette déduction a augmenté de 50% c'est-à-dire 3000 dinars, mais ce n'est pas toujours suffisant surtout pour les professions libérales.
A l'avenant, une entreprise quelle que soit son activité ou sa taille, peut aussi se présenter à une compagnie d'assurance contractant une assurance vie pour l'ensemble de ses employés. L'entreprise paye une cotisation qui est complètement déductible, le reste est payé par les employés. Une réduction d'impôt de 35%, sans plafond ni limite est accordée aux entreprises qui acceptent de financer un plan de retraite pour leurs employés.
Aujourd'hui, le problème de la retraite revêt un caractère plus que social, de ce fait, la solution doit être adéquate. Les caisses nationales de sécurité sociale ne peuvent plus fournir la totalité de la solution en ce qui concerne la retraite. Elles arrivent à relativement gérer le problème par des résolutions superficielles et ponctuelles.
L'impératif pour l'heure, est la l'admission par toute la population active de la portée du plan de retraite et ce, dès le début de la vie professionnelle.
L'assurance vie s'est accrue de 20% cette année, ce qui est plutôt engagent. Les professionnels du secteur ambitionnent le doublement de ce chiffre d'ici l'année prochaine.
Le citoyen tunisien commence à prendre conscience de façon concrète de la difficulté de redistribution de la pension retraite.
C'est inquiétant de savoir que demain, au moment de départ à la retraite, la situation ira vers la précarité. Les moyens vitaux régresseront, et, il sera dur d'assumer les soins médicaux nécessaires à ce stade de la vie.
L'assurance vie devient une obligation presque morale vis-à-vis de soi même, puisqu'elle représente la garantie de lendemain sécurisé ;
Le secteur des assurances en Tunisie passe par l'étape cruciale de son histoire? L'assurance auto prendra-t-elle le virage tant attendu que celui de l'abandon du déficit avec la résorption du déficit chronique? Et l'assurance vie sera-t-elle adoptée comme une mesure palliative plutôt qu'une dépense sans intérêt aucun ?


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