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La lutte contre les extrémismes, la culture du dialogue, la promotion de l'éducation...
Les forums de Dar-ASSABAH: Débat avec le Directeur Général de ISESCO
Publié dans Le Temps le 02 - 07 - 2009

Une conférence a été organisée, mercredi, au siège de Dar Assabah avec Dr. Abdelaziz Ben Othman Touijri, directeur général de l'Organisation Islamique de l'Education, de la Culture et des Sciences (ISESCO) à laquelle a été convié Dr. Rafaâ Ben Achour, Professeur universitaire et ancien secrétaire d'Etat à l'Education. Ont pris part également à la conférence nos confrères du quotidien Assabah, Mme Assia Atrous et Mme Hayet Essayeb.
L'objectif de la conférence était, de mettre en exergue les différentes activités de cette importante organisation, de débattre des questions qui préoccupent la " Oumma islamique " notamment les questions de l'Islam politique, de l'extrémisme, du terrorisme et de la promotion du dialogue des cultures et des religions.

Un nouveau plan triennal d'action
Au début de cette table ronde, Dr Touijri s'est dit honoré par l'invitation de Dar Assabah ajoutant que ce débat intervient en marge de la tenue, à Tunis, de la 10ème conférence générale de l'ISESCO (du 02 au 04 juillet courant) sous le haut patronage du Président Zine El Abidine Ben Ali.
A cet effet Dr. Touijri a indiqué que la conférence de l'ISESCO aborde notamment le nouveau plan triennal d'action, les rapports d'activités de ses différents organismes et les relations extérieures de l'organisation. En outre, elle s'attellera à élaborer les plans et déclarations à même de faire face aux extrémismes qui pré`tendent appartenir à l'Islam et mettre au point des programmes et stratégies destinés à éviter aux jeunes musulmans les risques d'être la cible des courants fondamentalistes et des idées destructrices. L'intérêt qui sera accordé à la jeunesse, se manifeste à travers la tenue de la conférence en Tunisie, et qui coïncide avec la proclamation, sur initiative du Président Ben Ali, de l'année 2010, année de la Jeunesse.
Cette conférence donnera l'occasion aux ministres et responsables participants de constater l'évolution de la Tunisie dans tous les domaines et ses efforts pour la promotion du dialogue des cultures et des religions, a ajouté le directeur général de l'ISESCO.

Que faire contre l'extrémisme ?
Les phénomènes d'extrémisme et également du terrorisme sont aujourd'hui des préoccupations majeures surtout dans le monde musulman, accusé à tort, d'en être le " vivier " .
A une question sur le rôle effectif que peut jouer l'ISESCO dans la lutte contre ce phénomène qui porte atteinte aux intérêts du monde musulman, Dr. Touijri a indiqué que l'ISESCO veille, dans ses programmes et stratégies, à vulgariser la culture de modération incarnée par l'Islam qui encourage, dans les différents versets du Coran et Hadiths du Prophète, à prendre le juste chemin et à ne pas se cantonner dans l'enfermement.
A ce sujet Dr. Rafaâ Ben Achour a mis en exergue l'importance de l'éducation des jeunes sur les principes de tolérance et ce à tous les niveaux d'enseignement, pour enraciner auprès des nouvelles générations la réelle vision que porte l'Islam sur le monde et les relations humaines. Il a loué le rôle de l'ISESCO dans la coordination entre les différents programmes d'enseignement des pays membres. D'ailleurs les principes de l'ISESCO et sa charte fondamentale insistent sur ces valeurs de tolérance et de modération, a ajouté Dr. Ben Achour.
L'extrémisme est-il la conséquence du sous-développement économique qui a créé un " vide politique " exploité par les extrémistes de tous bords pour répandre leurs idées et idéologies ?
Dr. Ben Achour a remarqué qu'à côté du facteur économique qui a favorisé la pauvreté et le chômage, les programmes d'enseignement devraient également se développer pour ne pas laisser le terrain vide devant les extrémistes qui engagent les jeunes dans des actes de terreur et de terrorisme.
Les chaînes satellitaires arabes ont elles failli dans la lutte contre les idées extrémistes.
A cette question, Dr. Touijri a relevé que la plupart de ces chaînes font le contraire de ce qui leur est demandé et diffusent une image très négative de l'Islam en mettant en " valeur " les agissements et actes des extrémistes. Ils encouragent indirectement l'intolérance et le refus de l'autre. Ce type de programmes pousse nos jeunes à épouser les idées extrémistes et donnent la " raison " à des courants et tendances à l'étranger pour " dénigrer " l'Islam et présenter les Musulmans comme " terroristes ".
Certaines attitudes dans le monde arabo-musulman qui, en dénonçant les actes terroristes, donnent-elles une sorte d'aveu implicite que cette région est la source du terrorisme ?
En réponse à cette question, Dr Touijri a de nouveau insisté sur l'importance de la diffusion d'une culture qui édifie un comportement sain et une pensée modérée.
Les extrémistes, dans le monde arabo-musulman, demeurent une minorité très négligeable par rapport à un milliard et demi d'âmes. En accuser tous les Arabes et les Musulmans n'est qu'une manipulation et n'est qu'un mensonge. Le terrorisme n'a ni religion ni nationalité, a-t-il affirmé.
Dr. Ben Achour a remarqué à ce propos que le terrorisme est vieux comme le monde. Tous les peuples en ont connu. Il a donné l'exemple du terrorisme perpétré par des courants de la gauche en Europe au cours du siècle dernier. Coller ce phénomène aux seuls Musulmans ne saurait rendre justice et refléter une réalité historique.

La culture du dialogue
Le nouveau contexte international semble de plus en plus favorable au dialogue entre les cultures et les religions. Le discours d'Obama au Caire est un signal très fort et représente une rupture avec la politique de l'administration Bush qui a accentué les problèmes et les incompréhensions entre les peuples et surtout à l'égard de la région musulmane.
Dr. Touijri s'est dit confiant sur cette nouvelle politique américaine qui devrait aboutir à un monde pacifié. Il a ajouté qu'il a déjà exprimé ce souhait au Président Obama à l'occasion de sa visite en Turquie au mois d'avril dernier ajoutant qu'il lui a indiqué que le monde musulman est soucieux de faire prévaloir une politique d'action civilisationnelle dans le cadre d'une diversité culturelle reconnue par tous.
Il a ajouté que l'ISESCO veille au rapprochement entre les peuples parce que c'est l'ignorance des autres qui pousse à l'incompréhension et aux tensions. L'ISESCO, a-t-il ajouté, coordonne ses actions avec les autres organisations internationales et régionales pour favoriser la compréhension mutuelle entre les cultures et les religions et l'interconnexion des intérêts.
Mais est-ce que ce discours, historique certes, va à lui seul apporter toutes les solutions à tous les problèmes ?
Dr. Touijri a insisté sur la nécessité, pour les Musulmans, de régler leurs problèmes internes. La solution ne saurait parvenir seulement de l'étranger.
La solidarité entre les pays musulmans et l'action politique commune reste une nécessité pour combattre la pauvreté et le chômage. Un dialogue équilibré et porteur de résultats nécessite une égalité entre les partenaires au dialogue.
Et le dialogue interne ?
Est-il nécessaire d'instaurer un débat interne entre les différents courants religieux tant que les luttes entre ces courants accentuent les confusions et offrent l'image que les Musulmans ne sont pas aptes au dialogue avec le monde tant qu'ils se refusent mutuellement ?
Dr. Touijri a rappelé les efforts de l'ISESCO dans le rapprochement entre les différentes écoles de l'Islam à travers le Conseil supérieur de rapprochement entre les courants (les quatre écoles de la Sunna, le Chiisme, les Kharijites et les Ibadhites), l'encouragement à l'enseignement de tous ces courants dans les pays membres et au rapprochement des Fatwas pour éviter les écarts et dérapages dans les avis religieux qui sont disparates et parfois source de confusion et d'incompréhension mutuelle.
Qu'en est-il de l'action envers la communauté musulmane à l'étranger, le directeur général a indiqué sur la nécessité d'accorder une attention particulière à cette frange de Musulmans qui est soumise à des pressions et se trouve affecté par un climat d'incompréhension poussant certains de ses membres à des comportements inacceptables dans les pays d'accueil à l'instar de l'affaire du Burqaä en France ?
En réponse, Dr. Touijri a indiqué que ces problèmes est exploités à des fins politiques pour porter atteinte à l'Islam qui n'a jamais institué ce type d'habit.
Les pays occidentaux gagneraient à s'occuper des vrais problèmes économiques et sociaux de la communauté musulmane que de mettre en exergue des problèmes étrangers d'ailleurs à l'Islam.

Les programmes d'enseignement
Au sujet des interventions étrangères pour imposer certains programmes scolaires dans le monde musulman et de certaines démarches de l'administration Bush pour supprimer certains versets du Coran des manuels scolaires le directeur général de l'ISESCO a indiqué qu'il y avait des courants dans cette administration qui ont voulu intervenir dans ce domaine mais que les pays musulmans ont refusé ces démarches.
Les systèmes éducatifs dans les pays musulmans ne sont ni responsables de l'extrémisme ni du terrorisme. C'est plutôt le contraire qui peut se vérifier. Les diplômés ne peuvent être des terroristes. Le lit du terrorisme c'est plutôt l'ignorance et l'analphabétisme.
Dr. Ben Achour a ajouté que l'ignorance reste un problème épineux, que l'ISESCO a son rôle à jouer et que les pays musulmans doivent lutter efficacement contre ce problème. L'exemple du programme d'enseignement des adultes en Tunisie est un exemple réussi qui mérite d'être imité par les pays membres de l'ISESCO, a-t-il ajouté.

Promouvoir la recherche scientifique
Parmi les axes de lutte contre l'ignorance, l'extrémisme et la pauvreté figure l'enseignement et la recherche scientifique.
Dr Touijri s'est félicité que la Tunisie qui accueille la 10ème conférence de l'ISESCO est le pays qui accorde la part du lion dans son budget à l'enseignement parmi tous les pays membres de l'organisation. La moyenne dans les pays musulmans ne dépasse guère le taux de 0,6%. Israël en accorde 3,8%.
C'est un exemple qui doit pousser tous les pays membres à donner à ce sujet toute l'importance qu'il mérite
Dr. Touijri a souhaité également que les pays musulmans travaillent ensemble dans l'édification d'un " environnement scientifique " et encouragent la recherche dans toutes les branches scientifiques et surtout l'Ijtihad, un domaine dont l'importance s'avère évidente de nos jours.
Rafaâ ben Achour a rappelé que l'Islam a encouragé la recherche scientifique et l'approche logique dans l'enseignement. L'histoire de l'Islam nous enseigne que la recherche scientifique a toujours été privilégiée. Les réformateurs ont tous appelé au changement des systèmes d'éducation, pour parvenir à l'éveil de la Oumma islamique.

La définition du terrorisme
L'ISECO n'a cessé de demander l'organisation d'une conférence internationale pour donner une définition de la notion du terrorisme. Ce qu'endurent les Palestiniens n'est que du terrorisme mais en Occident on continue de fermer les yeux sur ces crimes de guerre (l'exemple de la récente agression contre Gaza). La lutte contre l'occupation se trouve injustement considérée comme étant du terrorisme. C'est la politique de deux poids deux mesures selon le directeur général de l'ISESCO.
Dr. Ben Achour a remarqué que la commission Goldstone, chargée actuellement d'enquêter sur les crimes israéliens à Gaza, trouve des obstacles pour accomplir sa mission. Les pays occidentaux n'aident pas à un déblocage de la situation s'est-il inquiété.
Israël semble bénéficier d'un " chèque en blanc " pour agir à sa guise contre les Palestiniens bénéficiant de la complicité occidentale qui se sent responsable de l'holocauste a indiqué Dr Touijri. L'Occident doit en finir avec ce sujet. Israël n'a-t-il pas été " récompensé " en occupant la Palestine. D'ailleurs, l'holocauste est devenu une sorte de " fonds de commerce ". C'est ce qu'affirme l'auteur Filkenstein dans son ouvrage " L'industrie de l'holocauste " a remarqué Dr. Ben Achour.

L'avenir de l'Islam politique
À une question sur l'avenir des mouvements fondamentalistes et l'Islam politique ?, Dr. Touijri a affirmé que ces mouvements se rapprochent de leur déclin. Le citoyen dans le monde musulman semble de plus en plus convaincu des limites de ces mouvements qui ont échoué à apporter les réponses adéquates aux problèmes des Musulmans. Ce sont des mouvements qui ont été " fabriqués ", Leur audience se rétrécit avec l'évolution de la conscience collective dans les pays musulmans a conclu le directeur général de l'ISESCO.


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