« Le secteur agricole en Tunisie : performances et menaces de non durabilité », tel est le thème de l'étude présentée mardi 07 juin 2011, par l'universitaire Mohamed Salah Bachta. Elaborée en collaboration avec le Centre tunisien des études économiques (CTEE), l'étude s'inscrit dans le cadre d'une série de rencontres organisées par l'Institut Arabe de Chefs d'Entreprises. Plusieurs responsables et chefs d'entreprises ont pris part à cette rencontre. D'après M. Bachta, le secteur agricole tunisien a enregistré de multiples performances durant les cinq dernières décennies. Ces réalisations ont abouti, vu les efforts de soutien et de modernisation accomplis dans le cadre d'une politique nationale de développement et de régulation des marchés agricoles. Toutefois, l'agriculture est sujette aujourd'hui à plusieurs menaces : « les processus érosifs sont restés, malgré les efforts déployés par les pouvoirs. La surexploitation des nappes, notamment dans les régions du centre et du Nord est une réalité. La biodiversité aussi bien des espèces végétales qu'animales a été négligée. Les coûts sociaux de la modernisation de l'agriculture conditionnent sa résilience, notamment aux principaux chocs anticipés. A tout cela s'ajoute la poursuite de la libéralisation des marchés de produits agricoles et les changements climatiques affectant l'agriculture pluviale notamment dans les régions du centre et du Sud», a-t-il expliqué. Il a précisé que les effets directs, en tant que phénomène planétaire ou changements climatiques, peuvent influencer le secteur agricole tunisien à travers la volatilité des cours mondiaux de certains produits. En effet, la flambée des prix des céréales observée depuis 2007 est une illustration patente de ces effets. «Tous ces éléments permettent de poser le problème de la sécurité alimentaire interprétée comme un équilibre de la balance commerciale des produits agroalimentaires », a-t-il ajouté. Selon M. Bachta, le secteur agricole est appelé à réaliser de la croissance économique et à garantir la sécurité alimentaire à des coûts acceptables, compatibles avec le maintien de la compétitivité de l'économie tunisienne. La réalisation de ces objectifs requiert l'adoption de deux orientations stratégiques majeures. La première concerne la protection des ressources communes via : la redynamisation des associations d'usagers, ainsi que l'adoption des techniques de production plus modernes. L'objectif est d'assurer la durabilité économique et écologique du secteur. La deuxième porte sur un meilleur ciblage des contenus agricoles. Cette partie dépend de la régionalisation de la politique agricole et de l'intervention des pouvoirs publics pour la régulation des prix des produits. Il s'agit également de subventionner les investissements à travers des services rendus gratuitement ou des dons en nature. De telles interventions visent le soutien des petites et moyennes exploitations à caractère social, ainsi que l'encouragement d'investissement particulier.