Une grande polémique a éclaté suite à la diffusion par l'Institut national des statistiques, des taux de la pauvreté et du chômage en Tunisie. Une conférence de presse a été tenue mercredi, 15 juin 2011 au siége de l'Institut pour éclairer l'opinion publique. « Les méthodologies scientifiques utilisées, par l'INS, dans la production de l'information statistique, et les indices qui en découlent se basent sur des concepts et des définitions connus et dictés par les organisations internationales », a indiqué M. Habib Fourati, directeur central des Statistiques démographiques et sociales. M. Fourati a démenti les chiffres de pauvreté avancés par le ministère des Affaires sociales, concernant le taux de pauvreté et le nombre de chômeurs en Tunisie. Selon les chiffres du ministère, le pourcentage de pauvreté avoisine les 24,7%. La démarche de calcul adaptée par le ministère ne peut pas être utilisée pour mesurer la pauvreté, dans son sens scientifique. Pour mesurer les taux de chômage et de pauvreté, le ministère a compté le nombre de personnes ayant bénéficié des mécanismes d'appui qu'il a lui-même proposées, à savoir les cartes de soin gratuites ou à bas pris. Le ministère s'est basé également sur les bourses octroyées aux familles nécessiteuses et autres programmes sociaux. Par contre, l'institut national des statistiques s'est basé sur des critères qui répondent aux normes internationaux. Il travaille en parallèle avec la commission de statistique de l'Organisation des Nations Unies, à New York, et ses filiales. Elle se chargera de donner aux administrations publiques, au secteur économique et au public des données concernant la situation économique, démographique et sociale et la situation de l'environnement. L'INS travaille aussi avec plusieurs autres organismes internationaux, afin de fournir des statistiques fiables, à savoir l'agence de l'ONU pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) qui quantifie les besoins alimentaires conseillée par l'organisation. L'Unesco se charge de définir la personne analphabète. Elle calcule ainsi la pauvreté durant 10 ou 15 ans ou plus. La banque de travail international (BIT) à Genève précise la différence entre la personne qui travaille et celle qui en est dépourvue pour.calculer le pourcentage de chômage. L'union internationale des télécommunications, UIT à Genève, est chargée de quantifier l'accès des familles et des membres aux nouvelles techniques d'information. L'institut est aussi en relation avec le fonds monétaire international qui est chargé de contrôler, avec un grand professionnalisme, les statistiques de tous les pays. La Tunisie figure parmi les premiers pays en développement q à être inscrits dans le programme NSDD. Ce programme oblige tous les pays adhérents à expliquer les méthodologies utilisées dans un site web approprié. Pour calculer l'indice de pauvreté, l'INS a utilisé en 2005 une nouvelle méthodologie suggérée par la banque mondiale. Cette nouvelle stratégie adoptée mesure la pauvreté sur deux différents niveaux. Le premier niveau concerne la pauvreté extrême. Les statistiques montrent que seulement 3,8% de la population, soit 400 mille Tunisiens vivent au dessous de la ligne minimale de pauvreté, c'est-à-dire qu'ils vivent dans un état d'extrême pauvreté. Tandis que le deuxième niveau concerne ceux qui vivent sous le taux maximum de pauvreté. 11,4% de la population, soit environ un million deux cent mille Tunisiens vivent en dessous de cette ligne, contre 13% au Maroc et 18% en Egypte. Des informations plus précises sur les taux de chômage et de pauvreté seront diffusées par l'INS vers la fin du mois je juin 2011.