« La raison qui a déclenché ma décision de démissionner est le report de la date des élections de l'Assemblée constituante. J'avais prévu dès le début de finaliser ma feuille de route fin juillet pour me consacrer enfin à Afek Tounes », a indiqué M. Yassine Brahim, ancien ministre du Transport et de l'Equipement. Lors d'une interview accordée au journal « La Presse de Tunisie », M. Ibrahim a précisé qu' « il fallait me rendre disponible pour aller vers les gens, les écouter, influer sur un programme. Je l'ai fait dans le cadre du ministère, dans la mesure du possible et dans le contexte des contraintes administratives de mes fonctions ». La période de transition démocratique ne devra pas durer trop longtemps pour assurer une reprise économique à notre pays : « Nous avons terminé tout l'exercice budgétaire 2011. Les projets sont en train de démarrer. Nous avons changé beaucoup de cadres pour ramener la confiance au sein du ministère. Malgré quelques petits conflits, qui continuent, on a fait démarrer la plupart des entreprises liées à mon ministère…Tout ce schéma a été calculé sur l'échéance du mois de juillet. Le gouvernement suivant travaillera probablement sur 2012 et attaquera une nouvelle feuille de route ». M. Brahim, qui avait des responsabilités mondiales, s'oriente vers la politique pour ramener le terrain et l'expérience managériale : « Je suis convaincu que ce qui manque à l'administration tunisienne ce ne sont pas les compétences mais une expérience managériale surtout internationale, susceptible d'introduire une ouverture et une énergie insoupçonnables ». A une question sur ce qui l'a gêné le plus dans l'exercice de ses fonctions de ministre, M. Yassine Ibrahim a précisé que c'est la lourdeur des processus administratifs et de certains décrets, lois et règles, la signature d'une paperasse inutile. Selon lui, un fait est sûr : la fonction publique va péricliter si cet écart n'est pas réduit et si elle ne s'alignait pas par le haut sur le privé. Cet état de fait a beaucoup encouragé la corruption dans l'administration. C'est un virus, la politique ? « A dire vrai, je ne saurais pas définir la politique », a répondu M. Yassine, « le manifeste d'Afek prône les mêmes valeurs que tous les autres partis nouvellement constitués : liberté d'expression, modernité, défense du statut de la femme tunisienne. Ce qui distingue mon parti : nous voulons concevoir la politique au sein de la société, comprendre les problèmes, établir un programme pour les résoudre avec une capacité d'exécution importante. A court terme, nous sommes en train de nous pencher sur la Constituante et les sujets politiques. En parallèle, nous avons entamé avec un groupe de 200 personnes un gros travail sur notre programme détaillé par rapport aux réformes économiques, sociales et culturelles que nous voulons proposer ».