« Les jeunes face aux politiques au sujet de l'avenir économique de la Tunisie », tel est le thème de la conférence de presse tenue jeudi 30 juin 2011, au siège de l'Institut Tunis Dauphine. Quatre représentants de partis politiques ont pris part au débat à savoir Ettakatol, Ettajdid, Afek Tounes, et le Parti démocratique progressiste. L'objectif est de faire connaitre davantage leurs programmes économiques et de répondre entre temps aux interrogations des jeunes présents. Les problématiques discutées sont : le rôle de l'Etat dans l'économie, le chômage et le développement régional, l'intégration du pays dans l'économie mondiale et le partenariat avec l'Union européenne. M. Abderrazak Zouari, ministre du Développement régional, a assuré la modération de la conférence. M. Mahmoud Ben Romdhane d'Ettajdid, a précisé que la Tunisie a besoin aujourd'hui d'un Etat stratège, démocratique et industriel pour que l'économie puisse aller de l'avant et que la croissance s'améliore à long et à moyen terme. M. Abdelaziz Dargouth d'Ettakatol, a noté que la conjoncture actuelle nécessite un Etat solide, régulier et performant : « Il doit assurer une vraie justice et une transparence dans le climat économique ». Pour Ettakatol, l'Etat doit s'investir en partenariat avec le secteur privé pour le développement durable. M. Mahmoud Smaoui du PDP, a révélé que le pays dépend aujourd'hui d'un Etat régulateur, stratège et investisseur : « Sans la réglementation, on ne peut pas parler d'investissement. L'Etat doit préparer également une stratégie de développement économique à long terme, pour l'avenir de la Tunisie ». D'après M. Smaoui il s'agit également de réformes au niveau de l'administration, l'éducation, le système financier, la santé… M. Mustapha Mezgheni d'Afek Tounes, a indiqué que l'Etat a un rôle d'un bon gestionnaire, régulateur. Il doit fournir des conditions favorables pour l'investissement. Réformer l'administration et faciliter l'accès au financement pour les porteurs projets sont des démarches à suivre. Au sujet du chômage et du développement régional, les quatre invités ont dévoilé les orientations de leurs partis en cette matière. Pour Afek, il s'agit d'établir la démocratie horizontale et participative : « Elire des conseillers régionaux indépendants qui s'occuperont du développement de leur région. Car seuls sont capables d'identifier les besoins et les priorités des citoyens » L'équilibre entre les régions et la mise en place d'une infrastructure sont des démarches à suivre. Le but est de développer la région, encourager l'investissement, acteur fondamental de résorption du chômage. Quant au PDP, M. Smaoui a souligné l'inefficacité des mécanismes de financement tels que les associations de microcrédits. Il faut avoir un niveau économique équilibré entre les régions. Relancer l'investissement public et privé, orienter l'investissement étranger vers la valeur ajoutée constituent des priorités. L'Etat est appelé à encourager les activités de recherche et d'innovation. Ettakatol appelle à la décentralisation administrative et régionale: « Il faut aussi faire participer les citoyens en leur donnant les outils nécessaires pour développer leur région », a affirmé M. Darghouth. Concernant les jeunes chômeurs, l'Etat doit les former et les encadrer pour qu'ils puissent améliorer leur chance d'emploi. Ettajdid prévoit que la conjoncture actuelle dépend du secteur de l'investissement privé car l'Etat seul n'est pas capable de l'assurer. Il s'agit de mettre en place de nouvelles politiques au niveau de l'éducation, de l'économie et de la santé. Les partis politiques sont favorables à l'intégration du pays dans l'économie mondiale. Cependant, il faut sortir et aller à la conquête de nouveaux marchés notamment dans l'Afrique sub-saharienne, l'Asie, l'Amérique Latine, le Maghreb arabe… Pour son partenariat avec l'Union européenne, la Tunisie doit revoir son accord de libre échange avec l'UE le plus rapidement possible. L'Etat est appelé à renforcer cette collaboration en tant que partenaire et non pas en sous-traitant.