La justice doit se prononcer, lundi 04 juillet 2011, sur le sort réservé à la pornographie en ligne. Pour certains, la pornographie virtuelle est une menace pour les enfants et est contraire aux valeurs arabo-musulmanes. La chose intéresse: après la levée de la censure en janvier, sept sites pornos sont apparus dans le top 100 des adresses les plus consultées. « Je ne veux plus filtrer les pages Web et je ne veux plus avoir des équipements de censure chez moi. Je veux tout simplement changer l'image de l'ATI, en faire une institution neutre et transparente, qui se concentre sur sa principale mission: améliorer la qualité de service pour les internautes », a déclaré M. Moez Chakchouk, directeur de l'ATI. « Pour cette raison, ce n'est pas à l'ATI de censurer. C'est aux fournisseurs d'accès de proposer des solutions à leurs clients, de mettre en œuvre des techniques de contrôle parental et de filtrage », a-t-il expliqué à libération.fr. Ce lundi, l'ATI mettra en avant des arguments techniques et budgétaires dans sa ligne de défense. La censure nuit d'abord à la qualité du service, en ralentissant le trafic. Elle est par ailleurs très coûteuse: 1,2 million de dinars par an en moyenne, pour payer la licence du logiciel de filtrage et la maintenance des ordinateurs, logiciels, serveurs, qui permettaient la censure. Or, a expliqué M. Chakchouk, «nous ne recevons plus, comme c'était le cas auparavant, de subventions de l'Etat à ce titre». De plus, «après la Révolution, on a rompu les contrats avec les sociétés de filtrage» et «les équipements qui servaient à la censure ne peuvent plus supporter, aujourd'hui, la taille des échanges en Tunisie, qui ont beaucoup augmenté». D'autant que certains de ces équipements sont aujourd'hui attribués à d'autres missions, comme l'hébergement de miroirs, de logiciels open source ou de contenus pour Dailymotion, site censuré jusqu'au 13 janvier.