La feuille de route pour la réforme du système sécuritaire a été dévoilée par M. Lazhar Akremi, ministre délégué auprès du ministre de l'Intérieur chargé des réformes, vendredi 30 septembre 2011, lors d'un point de presse organisé à la Kasbah : « A l'issue du colloque tenu récemment, nous avons mis en place des procédures permettant de restructurer le système sécuritaire dans le pays ». Tout d'abord il s'agit de doter les agents de sécurité d'une nouvelle identité où la protection des citoyens et leurs sécurité serait une priorité. M. Akremi a indiqué qu'un nouveau uniforme sera prêt pour les agents de sécurité et les policiers et ce à partir de 2012. L'instauration d'une culture professionnelle basée sur un ensemble de valeurs et d'un Etat démocratique, est une priorité absolue. Il a appelé également à la création d'une faculté indépendante pour la police et la garde nationale dans laquelle les étudiants recevront une formation académique pouvant aller jusqu'à 2 ans. Il s'agit également d'installer un centre d'études stratégiques et sécuritaires. Cette institution aura pour mission d'identifier les exigences économiques vitales de l'Etat et de suivre toutes les informations sécuritaires contribuant à la protection du pays. D'après, M. Akermi, la Tunisie a besoin aujourd'hui d'une agence de Renseignements qui rompt avec l'ancienne. Elle sera chargée d'identifier les nouvelles perspectives pour la coopération avec l'extérieur. Les stations de police doivent être plus équipées et disposer au moins de 40 agents. Le ministère a nommé une commission d'experts réunissant des magistrats, des représentants des droits de l'homme, de la société civile, du système sécuritaire ainsi que du ministère des Finances. Elle traitera d'un ensemble de thématiques à savoir le recrutement des agents, la formation sécuritaire et l'uniformité de la souveraineté. Ainsi, elle aura pour mission de réviser les fonctions des agents de la police et de la garde nationale. Les réformes sécuritaires sont liées essentiellement aux autres réformes. Selon M. Akermi, il est impératif de faire une refonte de l'administration tunisienne. Cette dernière doit être plus efficiente et transparente. Pour le secteur judiciaire, le Conseil supérieur de la magistrature doit représenter toutes les catégories non seulement les magistrats. Le représentant du ministère de l'Intérieur a révélé que cette feuille de route sera une référence pour l'Assemblée constituante qui sera chargée de légiférer après les élections du 23 octobre.