Le Premier ministre du gouvernement de transition, M. Béji Caïd Essebsi, s'est déclaré optimiste quant à l'avenir de la Tunisie, dès lors qu'elle est dotée de tous les atouts de succès nécessaires, dont une assise économique relativement solide, une unité ethnique et culturelle, une population adaptée au territoire et des ressources humaines hautement qualifiées : « Ces atouts ne peuvent aucunement cacher l'ampleur des défis qui se posent en cette période de transition qui a pour principal objectif d'instaurer les institutions démocratiques et d'enraciner une culture démocratique chez le peuple tunisien ». S'exprimant lors d'une conférence qu'il a donnée, mercredi 5 octobre 2011, à l'université Georgetown à Washington, M. Caïd Essebsi a mis l'accent sur l'engagement de la Tunisie postrévolutionnaire à la reconstruction d'un Etat moderne et à la mise en place d'un nouveau pacte social qui consacre le principe de démocratie et de l'Etat de droit et rompt avec l'époque de tyrannie et de dictature qui a vidé les principes de citoyenneté et les valeurs républicaines de leur sens. La Révolution a déclenché un mouvement revendicatif qui est venu refléter les aspirations légitimes du peuple tunisien notamment à l'emploi et au développement régional, tout comme elle est venue démontrer la faiblesse et la fragilité de certains appareils de l'Etat qui ont hérité un legs empoisonné par les pratiques autocratiques et la corruption. M. Caïd Essebsi a réaffirmé l'engagement du gouvernement de transition à mettre en place tous les mécanismes nécessaires pour relever ces défis et poser les jalons d'un avenir meilleur pour la Tunisie, forte en cela du consensus entre les différentes forces politiques et entre l'ensemble des composantes de la société. Il a, également, souligné l'attachement de la Tunisie à instaurer un nouveau modèle de développement et un nouveau contrat social visant notamment à regagner la confiance du citoyen, à faire sortir le pays de l'état d'isolement et à renforcer sa présence sur l'échiquier mondial : « L'avenir de la Tunisie est tributaire de l'investissement dans le capital humain, de la modernisation du système d'enseignement et de l'adaptation à la révolution scientifique accélérée, tout comme il dépend de l'assainissement des relations internationales et de la mise en place de nouvelles bases de relations qui favorisent les échanges et le partenariat et consacrent la paix et la stabilité dans le monde, en particulier au Moyen Orient et dans l'Afrique du nord ». Le Premier ministre du gouvernement de transition a précisé que la Tunisie ne cherche, en aucun cas, à exporter sa révolution et ne veut pas faire figure de leader ou s'imposer comme une source d'inspiration, faisant remarquer que le vent de liberté ne connaît pas de frontières et que l'étape actuelle est celle du monde arabe : «Le printemps arabe qui a vu le jour en Tunisie et s'est étendu à l'Egypte et à la Libye va fleurir dans d'autres régions du monde arabe». Il a formé l'espoir de voir ce processus révolutionnaire se poursuivre, à travers la reconnaissance du droit du peuple palestinien à l'autodétermination et à l'édification de son Etat indépendant conformément à la légalité internationale et aux résolutions du Conseil de sécurité des Nations Unies. « Ouverte sur de nouveaux horizons, la Tunisie s'est engagée, aujourd'hui, dans un processus irréversible en s'appuyant sur ses propres capacités mais en comptant sur le soutien de la communauté internationale », a assuré M. Caïd Essebsi en mettant l'accent sur le rôle fondamental des Etats Unis dans la mobilisation de ce soutien. M. B
