Les activités du centre de traitement pétrolier à Tazarka (gouvernorat de Nabeul) ont été paralysées depuis six jours par un sit-in organisé par plusieurs citoyens de la région. Aucune solution au litige entre les deux parties, n'apparait à l'horizon. Depuis vendredi 21 octobre, les ouvriers du chantier ont contacté les medias nationaux, mais ils ont été ignorés sous prétexte que l'intérêt des medias était focalisé sur les élections. Ils ont aussi demandé l'aide de la garde nationale et de l'armée qui ne sont pas intervenues. Selon « Nawaat.org », les ouvriers assiégés au chantier ont été privés de nourriture et de médicaments pendant 5 jours. Les habitants de la zone, entourant le centre de traitement pétrolier, ont exigé du groupe assiégeant le chantier qu'ils fassent entrer les médicaments et la nourriture. Une trêve de 2 heures a été annoncée, durant laquelle 4 ouvriers ont été transportés via ambulances à des cliniques et un groupe d'ouvrier a remplacé le groupe assiégé depuis le vendredi. Selon M. Said Dhifi, responsable du chantier, si la sécurité du chantier était compromise le pire des scénarios c'est des dégâts explosifs qui atteindraient 25 Km de périmètre, détruisant toute la ville de Nabeul ! M. Dhifi s'est étonné de l'absence de l'armée pour protéger au moins les 3 portes d'entrée au chantier. « Nous maintiendrons le sit-in quel qu'en soit la durée, dans l'attente de la satisfaction de nos demandes portant sur l'octroi de la priorité en matière d'emploi dans la société, aux citoyens de Tazarka, le paiement de 3000 dinars par an, aux familles démunies de la région (environ 300 familles), en tant que primes de risque, étant donné que l'ENI, est active dans le domaine de l'extraction du gaz et du pétrole brut, depuis 2009. Nous demandons, également, le paiement par la société, d'une prime annuelle de 200 mille dinars, aux différentes associations de la région, notamment celles dédiées à la jeunesse et au sport », a indiqué le porte-parole des sit-inneurs, Ridha Ben Salha. « La satisfaction des revendications des citoyens n'est pas impossible. Ces demandes avaient été formulées à la suite d'une réunion des citoyens de Tazarka, tenue le 12 octobre. Le refus de la compagnie d'assister à la réunion décidée pour le 24 octobre au siège du gouvernorat, témoigne son rejet de toute négociation », a ajouté Ben Salha. Contactés par la TAP, les responsables de la compagnie ENI, n'ont pas souhaité apporter de précisions sur cette affaire. Notons que ce centre appartient à la compagnie pétrolière italienne ENI, en partage avec l'entreprise tunisienne d'activités pétrolières (ETAP). La compagnie pétrolière italienne ENI se trouve en Tunisie depuis plus de 50 ans et a à son actif la plus importante découverte du pays en l'occurrence le champ d'El Borma qui se situe au sud du pays. Dans un communiqué rendu public mercredi 26 octobre, le ministère de l'Industrie et de la Technologie a indiqué que les pourparlers ont été engagés avec les diverses parties pour trouver une issue à cette situation. Une réunion de travail s'est tenue hier à la direction générale de l'énergie, regroupant les représentants du ministère, de la compagnie ENI et les autorités locales de Tazarka.