• Un protocole d'accord avec 27 régions issues de 34 pays européens et 16 organisations interrégionales • Des stages au profit des jeunes diplômés tunisiens dans des entreprises européennes Un nouvel élan aux relations de coopération entre les régions tunisiennes et les régions européennes. Tel était l'objectif du protocole d'accord conclu et signé hier par le ministre du Développement régional, M Abderrazek Zouari et la présidente de l'Assemblée des Régions d'Europe (ARE) en présence de M Said Aydi, ministre de la Formation professionnelle et de l'Emploi. Cet accord annuel est tacitement renouvelable. " Auparavant la coopération se limitait à des tentatives isolées d'une région tunisienne avec une autre européenne. Cette fois c'est une action d'envergure avec l'ARE " a souligné le ministre du Développement régional. En effet, avec 270 régions issues de 34 pays et 16 organisations interrégionales, l'accord offrira aux régions un plus large éventail d'opportunités de coopération internationale. Conformément à ce protocole, les deux parties s'accordent à la mise en place d'un cadre de collaboration fondé sur quatre axes. Le premier axe porte sur l'encouragement et le soutien du processus de décentralisation en Tunisie. Le deuxième consiste à la mise à disposition de l'expertise de l'ARE en matière de formation des fonctionnaires territoriaux et du personnel politique. Le troisième est l'appui à l'intégration sur le marché du travail des jeunes diplômés tunisiens. Le dernier axe s'articule autour de l'appui au développement économique des régions par le soutien des PME, en favorisant les échanges d'affaires entre les entrepreneurs tunisiens et européens. " La décentralisation suppose la création d'institutions locales. C'est aussi primordial que le code électoral " a insisté le ministre. Ces conseils régionaux, quasi absents dans les conditions actuelles auront pour tâche de transformer les aspirations des citoyens et de la société civile en projets d'investissements. Outre l'absence de ces organes, une telle démarche est appelée à surmonter plusieurs handicaps. Le ministre a relevé " La définition de la région est une autre difficulté ". A l'heure actuelle, le découpage administratif donne des gouvernorats et non pas des régions. " La nouvelle démarche consiste en un découpage économique qui mettre en exergue cinq ou six pôles régionaux indépendants et viables", a expliqué M Zouari. La région est composée de gouvernorats complémentaires. En d'autres termes, chaque gouvernorat se spécialisera dans les activités qui valorisent ses atouts. Le but est de doter chaque région d'un schéma de développement, relatant les aspirations de la société civile et de maximiser les transactions intra régionales. L'enjeu de ce partenariat est d'accompagner l'essor de la Tunisie démocratique et de combattre le fléau du chômage. " Nous allons très vite mettre en place les conditions pour accueillir des jeunes diplômés tunisiens en stages " a rappelé Mme Sabban. La présidente de l'ARE a indiqué que pour mener à bien cette initiative l'ARE s'inspirera de ses précédentes expériences en matière de mobilité et de formation professionnelle. Notamment, le développement d'un programme de mobilité jeunesse inspiré du programme de mobilité européen " Eurodyssée ", piloté par l'ARE depuis 25 ans. " C'est la pierre angulaire du programme. Il a marché ailleurs et son apport est certain pour ce protocole, avec la Tunisie " a souligné Mme Sabban. L'ARE a d'ores et déjà proposé de mettre à la disposition des autorités tunisiennes ses connaissances et ses méthodes de travail. En effet, des groupes d'élus régionaux européens, représentants ministériels tunisiens, experts des chambres de commerce tuniso-européennes et acteurs de la société civile tunisienne devront remettre leurs conclusions et leurs suggestions pour la fin du mois prochain. Pour sa part, le ministre de la Formation professionnelle de l'Emploi a précisé que cet accord ouvre la voie de la collaboration à tous les niveaux. De l'apprentissage à l'enseignement supérieur, les travaux s'étaleront sur tout le spectre de la formation. Il a rappelé que, dans une première étape, six spécialités ont été sélectionnées, notamment l'IT, l'agroalimentaire, le tourisme et l'artisanat, les métiers de la santé et les spécialités de l'énergie, à savoir l'économie d'énergie et les énergies renouvelables. Ces filières assurent une haute employabilités, une meilleure valorisation des atouts des régions et des potentialités d'exportation des compétences tunisiennes.