M. Abdelfattah Amor, président de la CICM (Commission nationale d'investigation sur les affaires de corruption et de malversation) est sorti de son silence et a réagi aux menaces d'Abid Briki, porte-parole de l'UGTT (Union générale tunisienne des travailleurs). Dans un communiqué rendu public vendredi 18 novembre, M. Abdelfattah Amor précise que la CICM est « indépendante » dans le traitement de tous les dossiers, quelles que soient les personnes ou structures impliquées. Abdessalem Jerad n'est pas un cas exceptionnel ! La CICM a présenté jeudi à la presse un rapport faisant part d'abus et d'actes de malversation où était impliqué Abdessalem Jerad. Deux dossiers, transmis au procureur de la République auprès du tribunal de première instance de Tunis dévoilent les différents cas de corruption de M. Jerad dont notamment l'intervention du président déchu en date du 13 septembre 2010 pour aider l'UGTT dans son procès avec l'ancien DG de la société d'assurances « Al Ittihad ». Dans cette affaire, le tribunal avait décidé le versement d'un dédommagement de l'ordre d'un million de dinars à ce dernier. Autre cas de corruption, Jerad, sa femme et ses deux enfants ont reçu, sur ordre direct et écrit de Ben Ali, 4 terrains à Ain Zaghouan et aux Jardins de Carthage, d'une superficie totale de 3160 m², ce qui est contraire aux procédures ordinaires de l'AFH. Le SG de l'UGTT a, également, présenté une demande à la présidence de la République pour l'octroi d'un crédit de construction auprès de la Banque de l'Habitat, sans couvrir les conditions nécessaires. Après la décision d'interdiction de voyage contre le secrétaire général de la principale organisation syndicale, le feu s'enflamme et les menaces commencent. Cette décision a suscité la colère de M. Briki et quelques uns de ses collègues. Le jour même, le tribunal est revenu sur sa décision et a levé l'interdiction de voyager à l'encontre de M. Jerad.