L'information n'est pas encore confirmée. Beji Caïd Essebsi reprendrait du service. Il formerait un nouveau parti avec toutes les conditions d'une opposition à même de préserver l'intégrité de l'Etat. Il ne fait pas de doute que le parti que compterait créer M. Béji Caïd Essebsi répond parfaitement à l'atermoiement dont font preuve les partenaires politiques, Ennahdha, le Congrès pour la République et Ettakatol, membres de la coalition qui arrivent tant bien que mal à arriver à un consensus. Il bénéficierait de l'adhésion de personnes rompues à la chose politique. La scène n'en serait que plus animée et mieux équilibrée. L'information est d'autant plus rassurante que la scène politique est sujette à des controverses. Les priorités sont occultées au profit de tiraillements inutiles sur des portefeuilles ministériels, du reste de courte durée. A croire que les postes vont être immuables ! Il aurait été plus judicieux de se pencher sur l'urgence de rédiger une Constitution qui requerrait l'adhésion de tous les Tunisiens, au travers d'un referendum. Le doyen des députés, Tahar Hmila, a présidé, comme de coutume, la séance inaugurale de la première Assemblée nationale constituante. D'entrée, il a tenté de fausser le jeu. M. Hmila a commis plus d'un écart. Appartenant au Congrès pour la République, il a tenu un discours non prévu à l'ordre du jour. Mieux, le contenu de son message renvoie à des terminologies religieuses que même les Nahdhaouis se garderaient de déballer. Ce qui a soulevé des protestations véhémentes de la part de plus d'un député. Sur Mosaïque FM, au lendemain de l'esclandre, M. Hmila, en véritable détenteur de la vérité absolue, a affirmé que son discours a été préparé d'un commun accord et que la troïka l'avait approuvée. Il n'a pas manqué, au passage, de jeter l'anathème sur les partis de l'opposition, mauvais perdants, aigris de ne pas avoir eu les faveurs des urnes. Il a une conception particulière de la transition démocratique, lui qui devrait, comme il l'a souvent prétendu, parler au nom du peuple tunisien. Pourquoi alors médire, voire exclure, les élus qui ne partagent pas ses idées ? Il n'en demeure pas moins que la séance inaugurale et celles qui l'ont suivi de l'Assemblée nationale constituante augurent d'un avenir meilleur pour la Tunisie révolutionnaire. Malgré certaines bourdes, malgré les divergences, les velléités de dérapage, la plupart des députés ont appelé à la vigilance. Ils sont animés de la volonté de rédiger une Constitution qui garantira les libertés publiques et individuelles, dont la liberté d'expression, la liberté du culte, le droit au travail, le droit à l'éducation, le droit à la santé, le droit au logement et la sauvegarde des acquis de la femme à travers le Code du statut personnel. La cérémonie organisée mercredi en l'honneur des membres du gouvernement intérimaire, qui a présenté sa démission, et des responsables des instances constituées traduit la reconnaissance des Tunisiennes et des Tunisiens. Ces personnalités ont accompli leur mission. Elles ont servi la Révolution. Elles ont assumé de lourdes responsabilités dont le pays avait grandement besoin. Elles ont mérité de la Tunisie !