Il est malheureux que des énergumènes faussent le jeu, alors que la Tunisie s'oriente vers la réalisation des objectifs de la Révolution. Ces blocages portent un préjudice sérieux au pays. Il n'est pas possible que l'Université soit le théâtre d'un diktat imposé par des barbus marginaux. Il est dangereux de séquestrer le doyen d'une université et de l'agresser. M. Habib Kazdaghli, poussé jusqu'à tomber par terre, a pris à témoin les étudiants et le personnel de la faculté. Il a même accordé une déclaration à « Investir En Tunisie » où il a relaté les faits. Où sont passés les forces de l'ordre ? Pourquoi les partis politiques se taisent-ils devant ces dépassements ? Doit-on fermer les enceintes de l'enseignement supérieur pour des histoires de Niqab et de tenues vestimentaires ? Le ridicule ne tue plus ! Est-ce la victoire du mouvement Ennahdha aux élections de l'Assemblée nationale constituante qui a encouragé ces actes barbares ? Pourquoi cet immobilisme de la part des autorités publiques ? Serait-on occupé à régler des comptes, à user de bras de fer pour imposer sa ligne politique ? Quelle valeur a la troïka si elle n'est pas capable de transparence, si elle reste sourde aux appels de détresse des universitaires ? La décision de suspendre les cours, prise par le Conseil scientifique de la faculté des lettres, des arts et des humanités de la Manouba, réuni mardi soir, est une première réponse au silence observé par les autorités nationales. Suite aux événements scandaleux qui se déroulent à la Manouba et dans d'autres institutions universitaires, une grève générale a été observée à partir du jeudi 1er décembre 2011 dans tous les établissements universitaires pour dénoncer toutes formes de violations et de non respect de l'intégrité de l'université. Elle est décidée par le Syndicat des professeurs universitaires. Pour Al Majd, « l'université tunisienne est un haut lieu de savoir et nul ne saurait la soumettre à ces troupes. Nous avons tous le devoir de protéger cet espace républicain contre toutes polarisations politiques. Il y va de notre avenir, de l'avenir de la République ». Il est indispensable, voire urgent, d'arrêter ces gamineries de gens irresponsables. La Société civile, à défaut de prise de position des dirigeants de la troïka, ne va pas laisser faire. Elle saura utiliser l'arme de la dissuasion. Les partis de l'opposition se mobilisent. Le sit-in du Bardo entraînera bien d'autres bien que des vandales y aient mis leur grain de sel en agressant ouvertement des membres de partis. Les Tunisiennes et les Tunisiens, tolérants, patriotes, épris de paix, de justice et d'égalité formeront un barrage infranchissable face aux perturbateurs de tous bords. Ils n'ont pas chassé un dictateur pour subir un nouveau !