La confiance du peuple peut-elle être obtenue par la sacralisation de la démocratie vue et corrigée par Ennahdha et compagnie ? L'opposition n'a pas admis que le chef du gouvernement monopolise les pouvoirs et que le président de la République en soit dépourvu. La troïka confie à M. Moncef Marzouki le poste de président de la République Ceux qui ont voté pour les partis appelés à gouverner sont certainement déçus de la configuration qui prévaut au sein de la Constituante. Le morcellement de la vie politique et la pléthore de partis sont en partie responsables de cet état de choses. Cela tourne au ridicule, a dit Slaheddine Zahaf, membre de l'Assemblée nationale constituante. M. Moncef Marzouki a voté en faveur d'une loi qui le dépouille de ses prérogatives. Pire, les tractations se traduisent par une vulgaire affaire de portefeuilles, éphémères si l'on se tient aux promesses émanant de la plupart. La lutte pour le pouvoir est trahie par les dissensions au sein de la majorité, du moins parmi la direction du Congrès pour la République et les partisans d'Ettakatol de l'Ariana. Ces différends apparaissent avant même la présentation de la formation gouvernementale officielle. Ils servent les intérêts de quelle partie ? Nul ne le sait encore. L'avenir le dira tôt ou tard. Des déviations et des dérapages sont à redouter en tout cas. Où se situe l'intérêt supérieur de la Nation, lorsque les Tunisiennes et les Tunisiens sont divisés ? La plupart des élus se félicitent de ce moment historique qui consiste en l'élection du président de la République. Une consécration, estiment les membres du Congrès pour la République de voir M. Moncef Marzouki élu président de la République. Le charisme manque affreusement. A quoi doit-on s'attendre de personnes qui sont à mille lieues des préoccupations des citoyens ? Avant que les circonstances ne tournent au drame, la société civile doit agir pour remettre les pendules à l'heure. Les partis politiques qui forment l'opposition feraient mieux d'accorder leur violon et peut-être méditer le souhait de Emna Mnif de former un grand ensemble politique et qui pourrait constituer un front uni de l'opposition. Une mobilisation générale s'impose pour défendre les acquis du peuple, assurer la transition démocratique et exercer un contrôle vigilant sur le cours des événements.