C'est à l'UTICA (Union tunisienne de l'industrie, du commerce et de l'artisanat) qu'une énorme foule d'hommes d'affaires s'est constituée, aujourd'hui matin 23 décembre, pour rencontrer le nouveau président de la République. Représentant divers secteurs, l'assistance a préparé des listes de questions au président, arrivé à 10h, au lieu de 8h.30. M. Marzouki a adressé un discours bien spontané. En dépit de cette spontanéité, le discours a été unidirectionnel et les questions sont resté aux ventres des hommes d'affaires. Ces derniers ont exprimé une grande déception d'un départ rapide et non prévu de Marzouki. Le chef d'Etat, a parlé d'un contrat d'exigences entre les hommes d'affaires et les hommes politiques basé sur le principe de l'intérêt public et non sur des normes pragmatiques. L'Etat sera appelé à instaurer la sécurité et la stabilité, à mettre en place une administration active capable de faciliter les tâches des promoteurs, à assurer l'indépendance de la justice afin de donner des garanties à l'investissement étranger et enfin à lutter contre toutes formes de corruption, de malversation et de chantages. En contrepartie, les hommes d'affaires doivent respecter les droits des employés, protéger la nature et l'environnement, payer les impôts et s'intégrer dans « la guerre sacrée » contre le chômage. Un contrat « 4 pour 4 » le baptise Marzouki. Mme Wided Bouchamawi, présidente de l'UTICA, a profité de l'occasion pour rappeler la dégradation constante de la situation de l'environnement d'investissement : « Nous n'avons pas exagéré lorsque nous avons tiré la sonnette d'alarme plusieurs fois. Notre économie est dans une véritable impasse à cause des grèves et des sit-in. Nos entreprises perdent quotidiennement des millions et c'est la croissance qui se baisse. Nous perdons aussi des milliers d'opportunités de d'embauche, vu la régression des IDE. La dernière fermeture de l'usine Yazaki à Om Larayes est un exemple choquant qui pourra être le cas de plusieurs autres entreprises ». Mme. Bouchamawi a ainsi, mis en exergue le trio de l'opération de développement : « le problème du chômage ne peut pas être résolu sans développement. Ce dernier est lié à l'investissement. L'entreprise, l'employé et le gouvernement sont le trio capable de bâtir une passerelle de sauvetage. La conjugaison des efforts de ces trois acteurs servira à faire tomber dans l'eau tous les indicateurs présentant l'image d'une année 2012 plus dure ».