« Le développement axé sur les femmes » a été le thème débattu, samedi 24 décembre 2011, à Tunis. Un nombre très important de femmes ont pris part à cette table ronde. La présence de l'homme a été bien marquée aussi. La rencontre a été organisée par l'Association « La voix de la femme » et Konrad-Adenauer-Stiftung. Il s'agit d'étudier les meilleures mesures afin sauvegarder la dignité et l'honneur de la femme. M. Fayçal Dchicha, président de l'Association de Zarzis pour le développement durable et la coopération internationale, a indiqué que le nombre de femmes participant aux activités des secteurs économique et politique en Tunisie reste timide : « Malgré les importantes avancées en matière d'éducation des filles, le chômage parmi les femmes est élevé et en augmentation. Le taux de chômage le plus élevé touche les femmes les plus éduquées. Elles ont des droits économiques puissants dans le cadre de la shariaa, et dans la législation tunisienne. Cependant, quelques pratiques dans notre société et quelques lois renforcent les rôles en fonction de la disparité hommes-femmes. Cela est du au fait de considérer les hommes comme principaux soutiens de famille, ce qui conduit à « des mesures protectionnistes excessives ou des interprétations juridiques sexistes. Les femmes ne jouissent toujours pas d'un accès équitable aux opportunités économiques. Elles continuent d'être confrontées à des obstacles à l'intérieur et à l'extérieur du marché du travail, en dépit des avancées au plan éducatif. Elles se heurtent à des barrières supplémentaires dans l'environnement commercial malgré leurs capacités et leur sens aigu des affaires». M. Habib Touhami, économiste a présenté une étude sur l'emploi féminin en Tunisie. Sur 704,9 mille chômeurs recensés en 2011, le nombre de chômeurs du sexe féminin a atteint 281,1 mille, soit les 2/5 du chômage global contre 30,1% en 2005. Le taux de chômage du sexe féminin est passé de 15,2% en 2005 à 18,9% en 2010 et 27,4% en 2011. Entre temps, le taux de chômage du sexe masculin est passé de 12,1% en 2005 à 10,9% en 2010 et 15% en 2011. Chez les diplômés du supérieur femmes, le taux a atteint 43,8% en 2011 contre 23,7% seulement chez les diplômés hommes du supérieur. Selon M. Touhami, l'aggravation du chômage frappe plus durement les femmes tunisiennes que les hommes quelque soit leur niveau d'éducation et de formation.