Elle porte le flambeau de la liberté, fière de son essence carthaginoise et de ses principes aghlabites. La Tunisie n'a cessé, à travers les temps, de prouver à tous qu'elle peut compter sur ses hommes pour qu'elle reste à jamais la perle de la Méditerranée. Elle n'a pas hésité à ponctuer son histoire contemporaine par deux grandes révolutions, qui se sont achevées sur deux indépendances décrochées avec brio et dont la toute récente a servi de morale pour l'opinion internationale. La Tunisie, faite d'hommes et de femmes partageant les missions en toute équité, et dans le respect et la confiance mutuels, aspire à un futur post-révolutionnaire meilleur et elle peut en être certaine. Aujourd'hui, la Tunisie célèbre la Journée internationale de la femme; une fête qui tient à cœur à un peuple pro-féministe par nature. En effet, depuis la première indépendance, la femme tunisienne n'a jamais failli à son rôle pluridisciplinaire de mère, d'épouse, de citoyenne active, d'intellectuelle, de chercheuse, d'éducatrice, de responsable dans tous les domaines sans exception, mais aussi de Tunisienne qui tient à apporter le plus et contribue avec efficience à la préservation de la spécificité de notre culture. Le grand réformiste Tahar Haddad avait parfaitement raison de militer pour la cause féminine et d'insister sur la libération de la femme en tant que potentiel digne d'être reconnu, exploité et mis en avant. Grâce au partage des rôles entre gent masculine et gent féminine, notre pays, malgré ses faibles ressources, a réussi à se frayer un chemin vers le progrès. La femme tunisienne, toutes catégories sociales et tous âges confondus, a crié haut et fort au nom de la liberté, de l'équité entre les régions, de la dignité pour tous et pour toutes, mais aussi au nom des droits de jouir légitimement des richesses qui nous sont propres, et de conjuguer les efforts pour entamer une nouvelle page, loin des formes de la dictature; une page que ni l'oppression ni la discrimination, régionale soit-elle, sexiste ou encore d'opinion, ne sauraient tacher. Mais pour ce, il est impératif que la femme continue d'évoluer sur la même voie de l'autonomie, du labeur et d'une responsabilité assumée de bon cœur et par conviction. La place de la femme sur les plans politique, économique, social, culturel et scientifique devrait être consolidée afin que son rendement soit à l'image d'un pays qui avance à pas sûrs. La régression du taux de participation de la femme dans le gouvernement et dans les postes de décision ne devrait aucunement avoir lieu ni être même tolérée. Les compétences féminines s'avèrent, plus que jamais, un pilier incontournable pour repartir du bon pied. Sur le plan économique mais aussi sur le plan associatif, le rôle de la femme dans les régions mérite une attention bien particulière; un intérêt qui prend en compte aussi bien ses performances intellectuelles et professionnelles mais aussi la place qu'elle occupe dans un milieu souvent masculin et dans des familles restées jusqu'à nos jours placées sous le signe de la dominance paternelle. Ce sont les hommes, mais aussi les femmes diplômés, cadres soient-ils ou simplement actifs, qui seront à même de hisser le niveau socioéconomique dans les régions à de meilleurs niveaux. L'opinion féminine mérite d'être entendue et prise en considération et c'est loin d'être une faveur: il s'agit d'un droit acquis parmi tant d'autres qui figurent dans le Code du statut personnel. Le droit au travail, à la santé, à l'éducation, mais aussi à la liberté, à la dignité et au respect constitue, en effet, un des acquis irréversibles que la femme tunisienne et que la Tunisie ne toléreraient qu'il soit ébranlé ou remis en cause. Avançons donc, tous ensemble, pour une Tunisie unie, harmonieuse et libre. Bonne fête à la femme tunisienne. Bonne fête à la Tunisie.