Les pertes de la Compagnie des phosphates de Gafsa (CPG) sont devenues colossales. Pour l'année 2011, la compagnie a estimé ses pertes à 400 millions de dinars. La cause principale de ces pertes est la multiplication des mouvements de protestation dans le bassin minier. Depuis le début de l'année, le volume des ventes tunisiennes en phosphate sur les marchés local et extérieur n'a pas dépassé 3 millions de tonnes alors que la moyenne annuelle est de plus de 7,5 millions de tonnes, ont indiqué les dirigeants généraux et centraux de la CPG lors d'une conférence de presse tenue samedi 25 décembre 2011. Les responsables ont souligné également le risque que la société peut se trouver, dans trois mois, incapable d'assurer les salaires d'environ 5 500 employés, à cause de l'interruption de la vente. Ils ont prévenu, en outre, contre l'incapacité de l'entreprise de tenir ses engagements envers ses clients voire perdre des marchés traditionnels comme l'Inde, la Pologne, l'Iran et la Turquie. Les opérations de commercialisation du phosphate ont été totalement interrompues depuis quatre mois. Elles ont engendré une forte baisse de la production dont le taux le plus grave a été enregistré dans les premiers mois de 2011. Les quantités de phosphate extraites ont baissé à moins de 3 millions de tonnes contre 13 millions de tonnes en 2010.