La Tunisie compte un fonds islamique qui n'a financé aucun investissement à ce jour. Le pays compte trois banques islamiques à savoir : Banque Zitouna, Al Baraka Tunisia et Noor Bank. Banque Zitouna assure le financement du développement de l'immobilier, des autocars pour touristes, des équipements et des stocks. D'une façon générale, la Tunisie a bénéficié d'un financement islamique important pour l'immobilier, l'infrastructure et l'énergie. En quoi ce mode de financement pourrait-il aider à relancer le marché de l'immobilier ? Les fonds immobiliers islamiques investissent encore peu en Tunisie. Cette finance se conforme à la sharia, le droit islamique que doivent respecter les musulmans. L'intérêt est interdit, mais les bénéfices sont autorisés. En d'autres termes, les banques ne font pas de prêts d'argent, mais proposent des contrats d'achats-ventes ou de crédit-bail à leurs clients. Dans l'immobilier : soit la banque achète le bien pour le revendre par la suite à son client avec une marge ; soit elle acquiert le bien pour le louer à son client avec une option d'achat en fin de contrat. A noter qu'en finance islamique on ne parle pas de « crédit », mais « d'achat et de vente » ; on ne parle pas non plus de « taux d'intérêt » mais de « marge bénéficiaire ». Toutefois, la demande est très faible en Tunisie. En cause, des contraintes juridiques et fiscales encore trop nombreuses comme par exemple le double imposition du financier sur les droits de mutation dans les contrats d'achats-ventes… La population musulmane veut un produit immobilier. Pourquoi ? Cette population a, historiquement, un fort intérêt pour l'accession à la propriété en raison de l'interdiction des prêts bancaires classiques qui ne sont pas compatibles avec l'Islam. L'introduction de la finance islamique en Tunisie aura pour avantages de compléter le paysage financier et bancaire existant, de contribuer à la relance de la croissance économique, d'encourager l'épargne et d'attirer les investisseurs islamiques étrangers. Les expériences dans des économies ont prouvé que la finance islamique est l'une des réponses sérieuses au chômage des jeunes diplômés. La Tunisie a tout pour devenir «un hub» de ce secteur en Afrique.