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Finance Islamique
Publié dans L'expert le 05 - 11 - 2009

La scène bancaire tunisienne vit ces derniers jours avec l'attente d'une nouvelle naissance, qui est la banque islamique « Zitouna ». Cette banque qui entrera en activité à partir du premier trimestre 2010, a obtenu tous les agréments et autorisations, et commence déjà de recruter. Elle est fondée par monsieur Med Sakhr El Materi, nouveau député, et président de Princesse Holding.
Cette banque qui regroupe « la crème » de nos groupes et investisseurs, vient de tenir la première réunion de son conseil d'administration. Les consommateurs tunisiens ne sont pas familiarisés avec les banques islamiques, malgré l'existence de deux autres banques islamiques qui sont Noor Islamic Bank et BEST Bank désormais devenue « Banque El Baraka- Tunisie ». Ils auront l'occasion de découvrir ce nouveau système bancaire grâce à la banque « Zitouna ». En effet, la banque sera universelle, et non une banque d'investissement.
La finance islamique est en train de se développer dans le monde, et a bien résisté à la crise financière mondiale.

Une banque et islamique ?
Pour faire simple, la banque islamique est une banque qui respecte les lois de la « chariaa islamia ». En effet, donner des prêts avec intérêt est illicite selon notre Islam. On retrouve dans le livre saint « Allah a rendu licite le commerce, et illicite l'intérêt » (Al Bakara 275). Dans le même cadre, notre prophète disait « Dieu a maudit celui qui se nourrit d'usure, celui qui l'offre, celui qui en témoigne et celui qui en établit le contrat". Sur cette base l'intérêt pratiqué par « les banques commerciales normales » est prohibé. Certains diront : comment une banque pourra donner des prêts sans recevoir une contrepartie sous forme d'intérêt ? Selon la conception de la banque islamique, il faut y avoir un partage de risques entre la banque et l'emprunteur. C'est une véritable relation de partenariat qui doit s'instaurer, en respectant le principe de « Al ghunm bi al ghunm » (الغنم بالغنم), c'est-à-dire, celui qui prête l'argent doit participer avec celui qui emprunte aux bénéfices, comme aux risques.
Au niveau de la finance islamique il est aussi interdit de spéculer, c'est-à-dire l'incertitude et le hasard (Gharar الغرر),
Chaque banque islamique doit se doter d'un conseil de « fatwa », qui veille au respect des services et transactions réalisées aux lois et principes de la « chariaa ». C'est à ce niveau que certains adressent les critiques aux banques islamiques. En effet, ces « sheikhs » qui statuent sur la légalité des activités sont nommés par la banque et reçoivent un salaire ce qui met en doute leur impartialité.

Les produits d'une Banque Islamique :
Une banque islamique propose à ses clients plusieurs produits qui respectent l'Islam. Ces produits se basent surtout sur l'absence d'un intérêt perçu par la Banque et l'existence d'une relation de partenariat entre l'emprunteur et la banque. Voici les principaux produits commercialisés :
La Moudharabaالمضاربة permet à un promoteur de mener un projet grâce à des fonds avancés par des apporteurs de capitaux dont la clé de répartition des gains et des pertes est fixée dans le contrat. Les apporteurs de capitaux supportent entièrement les pertes, les promoteurs ne perdant que le fruit de leur travail. Son application est modulable dans la mesure où une participation dégressive est envisageable.
La Mousharakaالمشاركة , est une opération de capital investissement consistant en une prise de participation d'un établissement de crédit dans le capital d'une société existante ou en création, en vue de réaliser un profit. Différence fondamentale par rapport à la prise de participation classique, les risques et les profits sont partagés entre les deux parties selon un prorata prédéterminé. Concrètement, les Banques Islamiques ont développé la « mousharaka mutanaquissa » qui consiste à participer au financement de l'acquisition notamment d'un bien immeuble (d'habitation). Une grande partie des fonds (90%) est apportée par la banque et le reste (10%) par le particulier. Le remboursement obéit à un tableau d'amortissement qui comprend, outre le capital principal, les bénéfices tirés par la banque pour cette opération.
La Mourabahaالمرابحة est un « contrat de vente, entre un vendeur et un acheteur, par lequel ce dernier achète les biens requis par un acheteur et les lui revend à un prix majoré. Les bénéfices (marge bénéficiaire) et la période de remboursement (versements échelonnés en général) sont précisés dans un contrat initial ».
L'Ijara الإجارة est un mode de financement à moyen terme par lequel la banque achète des machines et des équipements puis en transfère l'usufruit au bénéficiaire pour une période durant laquelle elle conserve le titre de propriété de ces biens. Un autre aspect de ce contrat est assimilé à une opération de crédit-bail à l'issue de laquelle le titre de propriété revient au bénéficiaire.
S'ajoute à cet ensemble de contrat, l'istisnaaالإستصناع qui s'apparente en un mode de financement à moyen terme. C'est un contrat de fabrication (ou de construction) aux termes duquel le participant (vendeur) accepte de fournir à l'acheteur, dans un certain délai et à un prix convenus, des biens spécifiés après leur fabrication (construction) conformément au cahier des charges.

Hors le cadre d'une banque islamique, la finance islamique globalement offre plusieurs produits plus rentables. On trouve à ce niveau « les soukouks الصكوك ». Ce sont des obligations qui, à la différence des bons du Trésor classiques, ne produisent pas d'intérêts, mais rapportent à celui qui y souscrit une part des bénéfices générés par les actifs ainsi financés.
On retrouve aussi le système d'assurance selon les règles de l'Islam qui est nommé «takafoul تكافل». C'est un contrat d'assurance mutuel, les signataires de ce genre de contrat détiennent les fonds, la compagnie « takafoul » jouant le rôle de gestionnaire et se rémunérant par le biais de commissions ; ainsi, les assurés mutualisent les risques et répartissent les pertes éventuelles.

La finance islamique dans le monde :
Selon une étude réalisée par l'agence Moody's, la finance islamique a enregistré une croissance de 15 % par an sur les trois dernières années, et est estimée à environ 700 milliards de dollars et pourrait atteindre 1.000 milliards en 2010. 25% de la population mondial est de confession musulmane, et certains estiment que 40 % à 50% de leur épargne sera gérés par la finance islamique d'ici 8 à 10 ans, contre 10 % actuellement.
Les sukuks, représentent quant à elle quelque 100 milliards de dollars. Le marché de l'assurance et de la réassurance islamiques (takaful et re-takaful) est estime entre 2 et 5 milliards de dollars.
La finance islamique est en train de gagner du terrain dans le monde entier. Plusieurs pays développés et banques internationales adoptent des produits de finance islamique.

Les banques islamiques en Tunisie:
La banque « Zitouna » sera certainement la 3ème banque islamique en Tunisie, à côté de l'Emirati Noor Islamic Bank installée chez nous depuis Juin 2008 et la banque historique Beit Ettamouil Saoudi Tounis, récemment changé en « Banque El Baraka- Tunisie ». La banque « Zitouna » est dotée d'un capital de 30 millions de dinars détenu par le Groupe Princesse Holding, fondateur et actionnaire majoritaire avec plus de 51% du capital, le Groupe La Carte, le Groupe Poulina, le Groupe TTS, le Groupe Délice-Danone, le Groupe UTIC (Ulysse Trading & Industrial Companies), le Groupe Bouchamoui. Plusieurs noms du milieu des affaires tunisien figurent dans le conseil d'administration qui sont Rafik Bouchamaoui, Abdelwaheb Ben Ayed, Aziz Miled, Hamdi Meddeb, Nabil Chaibi et Hassine Doghri
Selon le journal officiel la banque aura pour activité de :
o L'exercice de toutes opérations bancaires à savoir la réception des dépôts du public quelles qu'en soient la durée et la forme,
o l'octroi de financements,
o l'exercice à titre d'intermédiaire des opérations de change,
o la mise à la disposition de la clientèle et la gestion des moyens de paiement.
o Et généralement la banque peut effectuer pour son compte ou pour le compte de tiers toutes opérations financières, commerciales, industrielles, agricoles, mobilières et immobilières pouvant se rattacher directement ou indirectement à l'objet social.

La BEST banque est installée en Tunisie depuis 1983 et est détenue à hauteur de 10% par l'Etat tunisien, 10% par la Caisse Nationale de Sécurité Sociale, 78,4% par Al Baraka Banking Group (un des leaders mondiaux de la finance islamique) et à 1,6% par des particuliers saoudiens.
La Noor Islamic Bank qui vient de s'installer chez nous depuis le mois de Juin 2008, n'est pas encore très active sur le marché tunisien. Elle est une filiale la banque islamique NOOR est une filiale de Dubai Investment Group (DIB) du Cheikh Maktoum, gouverneur de Dubai ; elle est aussi la sixième banque islamique des Emirats. Le bureau régional de Tunis est concentré principalement sur les services bancaires d'entreprise et d'investissement.

Avec le développement de la finance islamique en Tunisie il est nécessaire que notre Banque Centrale adhère à « l'International Financial Services Board (IFSB) situé à Kuala Lumpur (Malaisie) qui est une entité qui fournit des suggestions et des recommandations pour les règles de prudences relatives à la législation et les règles de surveillance des institutions financières islamiques. Le développement de la finance islamique en Tunisie s'intègre parfaitement dans le programme présidentiel, qui veut faire de la Tunisie une place régionale financière et bancaire.


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