« Les maux affectant les rouages d'une administration atteinte de sclérose et d'une profonde inadaptation à une société en profonde mutation et aspirant à des services de qualité » ont été évoqué par M. Mohamed Abbou, ministre chargé de la Réforme administrative dans une interview accordée au journal « Al Fajr ». Le secteur reflète l'institution qui doit être, à tous les niveaux, au service des tous les Tunisiens et qui doit les traiter sans exclusive ni discrimination. Répondant à une question sur l'état des lieux du secteur, M. Abbou a indiqué que nonobstant la confirmation de l'existence de cas de corruption et de laxisme qu'il faudra combattre avec fermeté, la situation « n'est pas tellement catastrophique ». Prié de définir les prérogatives et attributions de son département, le ministre a précisé que les textes régissant les pouvoirs et compétences sont fin prêts qui accordent au ministère autorité d'introduire tout programme cohérent destiné à réformer et à moderniser l'administration et la fonction publique. M. Abbou a souligné que l'administration souffre de nombre de lacunes et qu'elle se doit de se tenir au diapason de l'évolution de la société. Elle aura à changer sa vision du citoyen et sa manière de traiter avec lui, sur la base de la confiance et du sens de la responsabilité. Parlant des mécanismes que son département envisage de mettre en application dans le cadre de ce plan de réforme, le ministre a insisté notamment sur des études menées pour une nouvelle détermination des critères équitables, des règles objectives et des textes de réglementation et d'application régissant les concours. Afin, annonce-t-il, que prévalent la transparence et la crédibilité dans les recrutements et que soit mis fin aux dépassements et aux passe-droits, au favoritisme et aux privilèges. A ce propos, dit-il, nous devrons garantir l'emploi aux plus compétents parmi ceux qui répondent aux conditions et aux critères établis. Des commissions administratives seront constituées, ajoute-t-il, pour veiller à la bonne application de ces mesures. M. Abbou a parlé de l'emploi comme d'un dossier à traiter en priorité absolue, soulignant que de nombreux cas de discriminations à l'emploi ont été relevés et qu'il convient de combattre dans le cadre d'un respect strict de la loi. Une autre priorité concerne la lourdeur des formalités administratives dont se plaignent particulièrement les investisseurs et les promoteurs. Il s'agira, a-t-il dit, de veiller à instaurer un climat favorable à la libération des initiatives et à promouvoir les conditions de ces gens de bonne volonté, leurs projets et leurs entreprises.