Il y a quatre ans est née à Bizerte, une association baptisée « La voix de l'enfant ». Elle s'assigne pour mission la prise en charge de nourrissons abandonnés ou nés hors mariage et de petits enfants sans soutien familial. Cet organisme a été créé grâce à la volonté d'une seule personne ayant une profonde foi en la propension du Tunisien à la charité, en ses prédispositions à la bienfaisance et à la solidarité. Mme Héla Askri Belkahia œuvra à fédérer plusieurs personnes autour de son projet et s'acquit nombre de soutiens dont des services bénévoles de médecins et de corps d'infirmiers. Travaillant en étroite collaboration avec l'Institut National de Protection de l'Enfance (INPE), un organisme relevant du ministère des Affaires sociales, « la voix de l'enfant » de Bizerte multiplie les actions en direction des femmes célibataires et de leur progéniture. Sans chercher à verser dans le discours moralisateur ni accusateur, les préposés au projet pensent au bien exclusif de l'enfant accueilli sur lequel l'on doit veiller pendant un maximum de deux années avant de lui chercher une famille d'accueil ou que ses parents reviennent le récupérer. Depuis sa création, ce centre de Bizerte a accueilli, élevé et mené à bon port quelque quarante bambins et est parvenu à conclure une bonne dizaine d'adoptions. Et les performances enregistrées paraissent d'autant plus remarquables qu'elles sont obtenues avec un budget insignifiant provenant de dons et de menues libéralités. Peut-être à cause du manque d'informations ? Un compte facebook a été dernièrement ouvert en vue de combler le déficit de communication. Sans parler de buzz, un regain d'intérêt pour cette organisation a été relevé suivi de déclarations et d'offres d'aide et de soutiens de la part de gens touchés et émus. Mais si aujourd'hui les besoins en lait et autres couches sont largement satisfaits, il est fort intéressant de noter que « la voix de l'enfant » de Bizerte a acquis un terrain projetant la construction d'un foyer permanent pour la petite enfance abandonnée. Un tel projet mérite, sans aucun doute, la mobilisation des bonnes volontés et une aide matérielle et financière conséquente.