A voir ce qui se passe en Tunisie. A voir la folie des hommes et femmes, leur soif de manifester et de protester. A voir les actes de violence dans toutes les régions du pays. A voir le blocage des rues. A voir les activités paralysées des entreprises. Avoir les grèves, sit-in, manifestations…, il est légitime de se demander où va la Tunisie ? Ne faut-il pas plutôt commencer par calmer les esprits et démarrer de nouveaux chantiers tels que la création d'emplois et le développement des régions défavorisées ? Alors que le gouvernement tente, sans grand succès, de jouer au sapeur pompier pour éteindre les innombrables braises incandescentes d'une contestation sociale mêlant revendications légitimes, règlements de compte et arrière-pensées politiciennes, les efforts en vue de la relance de la machine économique grippée depuis plus d'un an tarde à s'installer. La Révolution n'a pas de prix, mais elle a un coût. Bonne gouvernance, investissement, innovation et internationalisation doivent être les maîtres mots pour une relance efficace. Selon les données officielles, en 2011, l'économie tunisienne n'a pas créé des richesses. Le taux de croissance économique est négatif. Il tourne autour de -1,85% alors que le taux de chômage a grimpé à 18%. Ne faut-il pas arrêter les grèves et les sit-in pour que le gouvernement entame ses nouveaux chantiers ? Les avis sont unanimes pour souhaiter que le pays connaisse la relance économique, créer plus d'emplois et surtout satisfaire les demandes des différents foyers de tension. La tension monte ces derniers jours, partout dans le pays. Les exemples ne manquent pas. Mais, les raisons demeurent méconnues, sinon rejetées par les nouveaux dirigeants du pays. La priorité est de débloquer la roue de l'économie qui est grippée. La reprise de la croissance nécessite la stabilité, la paix sociale et le besoin de visibilité. Interrogé récemment sur les ondes de Mosaïque FM, le porte-parole du gouvernement, Samir Dilou, a insisté sur la nécessité d'établir un dialogue avec les contestataires, à qui il a demandé de garder sang-froid et patience : « Nous passons par une période difficile, je leur demande de prendre en considération l'intérêt du pays ». En 2011, plus de 500 grèves ou sit-in ont été recensés en Tunisie. Le pays doit gérer une grave crise économique et sociale depuis le départ du dictateur déchu Ben Ali, le 14 Janvier 2011.