La dernière création cinématographique de Jilani Saadi est sortie, samedi 21 janvier, sur les écrans de Tunis. Il s'agit du troisième long métrage de ce cinéaste, originaire de Bizerte et qui a choisi de faire de sa ville natale le décor de tous ses films. Après « Khorma » (2002) puis « la tendresse du loup » (2006) qui obtient l'année de sa sortie le prix du jury des journées cinématographiques de Carthage, Jilani Saadi se penche sur l'écriture du scénario et la réalisation de « Winou Baba ». Une fiction où il rend hommage à son père disparu et à la mort duquel il n'a pas pu assister. Ce film non conventionnel au souffle fellinien où le baroque le dispute au cocasse et à l'insolite met en scène un monde de marginaux, de personnes ayant perdu tout repère. Cette histoire d'un monde en apparence anormal est racontée d'une manière toute particulière devenue caractéristique du cinéaste qui ne rate pas l'occasion de multiplier les allusions à la Tunisie d'un passé récent, celle des laissés-pour-compte. Se déroulant à Bizerte, le film a réuni sous la direction de M. Saadi, une brochette d'acteurs tel Jamal Madani dans le rôle de Halim et M. Ben youssef dans celui de Ons. Et comme à son habitude, M. Saadi a tenu à faire participer la population locale, ce qui a donné un charme particulier au film. Notons que ce dernier a nécessité un budget de 500 mille dinars.