« Votre photo avec Amr Khaled a suscité plusieurs interrogations. Elle a fait peur aux Tunisiennes et aux Tunisiens qui aspirent à un gouvernement révolutionnaire et plus audacieux forme et fond», a indiqué la militante féministe Bochra Belhaj Hmida en s'adressant à Sihem Badi, ministre de la Femme, de la Famille, de l'Enfance et des Personnes âgées, dans un article paru ce vendredi 27 janvier au journal « El Maghreb ». Sihem Badi, a rencontré Amr Khaled, prédicateur islamique égyptien connu pour ses propos déshonorants envers les Tunisiens, particulièrement les femmes. Célèbre par ses prêches sur la chaîne satellitaire, «Iqra'», Amr Khaled, est arrivé dimanche 22 janvier 2012, pour une visite de 48 heures en Tunisie. « La photo est une agression contre notre identité et un défi à nos ambitions. Vous vouliez participer à un projet qui nous est étranger! Ce projet a débuté déjà avec l'ancien régime de Ben Ali. Aujourd'hui, certains membres locaux et étrangers voudraient continuer dans la même voie. Après le 14 janvier, personne ne peut empêcher la Tunisie d'accueillir ses amis, ses frères, ses alliés ainsi que les porteurs de cultures et de valeurs, mais elle ne peut pas accueillir Amr Khaled qui ne représente que des idées financées par certaines chaînes de télévision. Ces dernières lui ont ouvert les portes pour réaliser son jeu. Je ne reproche pas aux propriétaires du palais ou de la firme de la Soukra de l'avoir accueilli. Il s'agit de leur affaire et l'affaire de leur parti. Cependant, ils ne peuvent pas confondre leur propre intérêt avec celui de la Tunisie, voire entre leur invité et l'invité du peuple. Je m'adresse à vous, Madame, en tant que ministre de la Femme : « Comment l'avez-vous accueilli? Il s‘est moqué de nos femmes et de nos hommes et des droits de la famille tunisienne. Amr Khaled a médis de plusieurs personnalités de la société tunisienne à savoir Tahar Haddad, Bchira Ben Mrad, Safia Farhat. Amr Khaled n'a pas respecté le peuple tunisien et toutes les personnes qui ont fourni beaucoup d'efforts pour protéger les acquis du pays et assurer la liberté, la dignité et l'égalité sociale. La Tunisie est en quête d'un mot, d'une image ou d'un mouvement assurant que le gouvernement en place est au service du peuple. La Révolution condamne la modélisation de la femme comme certaines parties en ont l'intention afin de servir des intérêts qui ne concernent pas la Tunisie. Soyez la ministre de tous les hommes, de toutes les femmes et de tous les enfants, à travers une réconciliation entre tous les membres de la société ! ».