M. Imed Razgani, chargé du tourisme à Ennahdha, a exposé la stratégie de son mouvement en matière de tourisme et d'hôtellerie. Lors de la série de conférences des partis politiques, organisée par Vatel Business school, M. Razgani a commencé par faire un rapport sur les dix dernières années avec un bilan réel de la situation du tourisme. A travers une courbe descendante, il a présenté les recettes qui ne couvrent pas le seuil de rentabilité ainsi que le volume de la contribution du tourisme dans le PIB qui ne cesse de baisser. Selon M. Razgani, Ennahdha a établi une stratégie touristique visant 5 axes. Le parti a l'intention de faire participer tous les acteurs du tourisme en les mobilisant lors de l'élaboration de leur plan stratégique pour le secteur. A cause de la saisonnalité du secteur, on constate un turnover important des employés dans l'hôtellerie, ce qui fait baisser la productivité. Automatiquement, la qualité du service offert devient de plus en plus médiocre voire nulle. Ceci engendre un bradage des prix dû à l'importance du parc hôtelier ainsi que la qualité du service. C'est pour cela qu'il demande de réorganiser les hôtels par catégorie et déclasser les hôtels qui ne méritent pas leurs étoiles à cause de la médiocrité de leurs prestations. Ennahdha compte mettre en place un système d'information intégré. Il vise à établir une traçabilité des clients à travers un cardex client auquel on doit se référer afin de satisfaire leurs besoins à partir de leur deuxième passage. Le but est la fidélisation de la clientèle. Ennahdha compte, également, s'attaquer à de nouveaux marchés comme le japon. Il va mettre en place un système de veille et opter pour l'open sky : « Nous sommes en train de voir comment gérer cela. Ennahdha veut encourager le tourisme de transit et faire de la Tunisie un point d'escale ». Ennahdha veut concevoir le tourisme de la Révolution en créant un circuit spécial de Sidi-Bouzid, faire des campagnes de communication pour développer le tourisme de festival, de chasse, de marathon, développer un tourisme environnemental ainsi que celui des sports. M. Ragzani a parlé du tourisme royal, celui destiné aux stars et aux vedettes avec des services spécialisés et parfaitement au point. D'après lui et pour finir avec les bas prix, on doit se positionner sur le haut de gamme tout en faisant du marketing intensif, une diversification des sites web et aussi la création de T.O tunisien ainsi qu'un label tunisien. Il est important de développer des produits touristiques innovants tout en créant une station touristique où on trouve tous les moyens nécessaires pour rendre le séjour des touristes agréable en sortant de leur hôtel et trouvant à proximité tout ce dont ils ont besoin. Le parti Ennahdha s'intéresse de prés aux hôtels et voudrait traiter le problème de l'endettement que subissent plusieurs unités hôtelières. C'est pour cela que ce parti veut dépasser le stade de l'All-In après une étude comparative réalisée sur la Tunisie, le Maroc, l'Egypte et la Turquie. Cette étude démontre que la recette moyenne par client est beaucoup plus faible en Tunisie que dans les autres pays, ce qui engendre l'endettement des hôteliers qui devront éviter le bradage des prix qui se répercute inéluctablement sur la qualité des prestations. Toujours d'après M. Razgani, Ennahdha voudrait motiver les ambassadeurs et attachés culturels à l'étranger pour promouvoir le secteur et élaborer un guide touristique, mener une charte d'éthique tunisienne et communiquer sur les produits innovants. Ennahdha cherche à développer un tourisme de solidarité et organiser des voyages de noces pour les personnes défavorisées afin de permettre un possible développement du tourisme intérieur en Tunisie. « Ennahdha reprend la confiance du marché. Nous sommes en discussion avec la FTAV (Fédération tunisienne des agences de voyages) pour régler les problèmes dont souffrent les acteurs de voyages en Tunisie », a conclu le responsable.