La décision prise par la présidence de la République, concernant le renvoi de l'ambassadeur syrien, crée la polémique. Entre dissidents et partisans, les réactions ne sont pas encore claires, même dans la troïka. Le président de la République, M. Moncef Marzouki, et le Chef du gouvernement, M. Hamadi Jebali, ont exprimé leur préoccupation et leur tristesse quant au sort du peuple syrien. M. Jebali a appelé, dimanche 5 février, tous les pays à expulser les ambassadeurs de Syrie pour protester contre la répression sanglante, qui a fait plus de 200 morts à Homs vendredi : « Le peuple syrien attend des actes. La moindre des choses est de couper l'ensemble des relations avec le régime syrien. Nous devons expulser les ambassadeurs syriens des pays arabes et de tous les autres ». Un avis partagé entre les deux sommets du triangle « équilatéral ». Mais que pense le troisième sommet, le président de l'Assemblée nationale constituante, M. Mustapha Ben Jaafar ? Son silence est-il un signe d'indifférence, d'accord, de désaccord ou de quoi ? Il parait que M. Ben Jaafar tourne sept fois sa langue dans sa bouche avant de parler. Cette affaire ne peut pas attendre. Evoquant le rejet par la Chine et la Russie d'une résolution condamnant la répression, au Conseil de sécurité de l'ONU samedi, M. Jebali a dénoncé l'emploi excessif du droit de veto : « C'est un droit dont on abuse; la communauté internationale doit réviser ce genre de mécanisme ». Le Premier ministre du Qatar, Hamed ben Jassem al-Thani, a estimé que le vote de la Russie et de la Chine était un mauvais signal envoyé à M. Assad, qui lui donne le droit de tuer. Le ministre turc des Affaires étrangères, Ahmet Davutoglu, a estimé que le vote de l'ONU démontrait que la logique de la guerre froide persistait : « La Russie et la Chine n'ont pas voté en prenant en compte les réalités, mais contre l'Ouest ». Meriem Kh