Le secteur de l'immobilier souffre de nombreux dysfonctionnements structurels sur les plans, réglementaire, foncier, financier, fiscal et administratif, a indiqué M. Mohsen Hassen, enseignant universitaire et directeur général d'un groupe de sociétés lors des 4émes journées de l'immobilier tenues mardi 21 février à Tunis. L'appareil juridique régissant le secteur de l'immobilier est l'un des points faibles du secteur. La construction de logements est entravée par le renchérissement du prix des terrains et l'épuisement des réserves foncières publiques dans les périphéries urbaines Sur le plan financier, les besoins nécessaires au développement des infrastructures de logements dépassent de loin les capacités financières des institutions étatiques et privées. A cela s'ajoute la mauvaise répartition des crédits entre les tranches de revenu. Bien encore, le système de financement de l'habitat économique profite principalement aux familles à revenus moyens et élevés, alors que les revenus modestes sont quasiment exclus du fait des conditions d'éligibilité non adéquates. L'aspect fiscal demeure un handicap majeur qui entrave le secteur, soumis à une panoplie d'impôts et taxes. La fiscalité représente entre 15% et 20% du coût de revient d'une transaction immobilière. La lourdeur et la lenteur de la procédure administrative, conjuguées à la bureaucratie municipale, freinent le développement du secteur. Les retards de délivrance des autorisations de lotir, de morceler, de construire, de modifier, des permis d'habiter, peuvent aller jusqu'à un an. Le spécialiste a dégagé une série d'orientations stratégiques telles que la promotion d'une nouvelle politique foncière qui s'appuie sur l'élargissement du marché, en facilitant l'accès à de nouveaux terrains constructibles. M. Hassen a également indiqué qu'il encourage l'utilisation des nouvelles techniques de construction et d'économies d'énergie, le développement de synergies entre les différentes parties intervenant dans la lutte contre l'habitat insalubre dans les zones défavorisées au nord ouest ,sud est et au centre du pays essentiellement; Il est à noter que le bâtiment est le secteur le plus créateur d'emploi en Tunisie, plus que toutes les industries manufacturières. Le secteur à contribué à la création de 27 300 en 2010. Les investissements de ce secteur représentent 14% des investissements totaux du pays soit l'équivalent de toutes les industries manufacturières.