La Chambre tuniso-française de commerce et d'industrie (CTFCI) a organisé, mercredi 07 mars, un déjeuner débat, pour présenter les objectifs et l'état d'avancement de la Caisse des dépôts et des consignations (CDC). M. Jamel Belhadj, directeur général de la CDC, a présenté les arguments favorisant la mise en application de la Caisse à savoir la fragilisation de l'économie nationale, la croissance négative, la détérioration du climat social au sein de certaines entreprises, l'interminable attente en matière d'emploi et du développement régional, le manque de ressources pour le long terme et des outils de placement. Trois priorités ont été annoncées pour la CDC : favoriser le développement des investissements, soutenir le développement des PME et participer à la modernisation du marché financier. M. Belhadj a affirmé que la CDC apporte un effet de levier, une action « contracyclique » et un effet démonstratif. En matière d'effet de levier, la caisse s'apprête à mobiliser les ressources publiques notamment pour pallier l'accroissement du déficit budgétaire et du taux d'endettement qui pourrait atteindre les 50% d'ici la fin de l'année 2012 : « Notre rôle est d'attirer l'investissement en jouant sur le partenariat et notamment celui provenant de l'étranger». En ce qui concerne l'état d'avancement, M. Belhadj a indiqué qu'ils sont, aujourd'hui, en train d'affiner les métiers d'intervention de la caisse. Un accord a été signé avec la société islamique pour le développement (SID), une filiale de la BID (Banque islamique de développement) pour la mise en place d'un fonds pour le financement de projets de développement : « Certains secteurs seront exclus du champ de financement du fonds et notamment les secteurs « non halal ». Le nouveau Fonds sera opérationnel dans un mois et demi ». Après 23 ans d'oubliettes, la Banque Islamique de Développement semble revenir en force dans le schéma de financement de l'économie tunisienne. Notons que la caisse a été créée avec une force de frappe de 50 MDT dont 3 MDT à titre de participation de l'Etat. La CDC est avant tout un investisseur public dédié au développement de l'investissement à long terme. Elle interviendra comme instrument d'appui à l'investissement. En tant qu'investisseur d'intérêt général, la CDC investit sous forme de fonds propres ou quasi fonds propres pour le financement des PME, et des grands projets d'infrastructure ou sous forme de participations stratégiques et toujours dans le capital.