Plusieurs milliers de manifestants se sont rassemblés, vendredi 16 mars, devant le siège de l'Assemblée nationale constituante, ANC, à Tunis, pour réclamer l'application de la charia dans la future constitution du pays. Des personnes âgées, des jeunes, des hommes et des femmes sont venus en masse devant l'ancienne chambre des députés, scandant plusieurs slogans: « Le peuple veut que la Charia soit appliquée ». Ou encore, « Pas de constitution sans la charia » et « Ni laïque ni scientifique, la Tunisie est un Etat islamique », «Le peuple veut un califat». Ils ont brandi le drapeau national et des étendards noirs utilisés par les salafistes. Deux députés du mouvement Ennahdha, M. Habib Ellouze et le président du groupe parlementaire d'Ennahdha, M. Sahbi Atig, étaient présents sur la tribune principale de la manifestation où se succédaient les orateurs. M. Atig a déclaré que l'application de la charia dans la nouvelle constitution est une demande populaire et qu'en cas de discorde sur cette requête, il faudrait recourir au referendum. Mme. Meherzia Laâbidi, première-vice présidente de l'ANC, a affirmé que l'Assemblée est ouverte aux suggestions de toutes les sensibilités de la société civile. Ces propositions seront soumises aux différentes commissions concernées. M. Habib Kheder, rapporteur général de la Constitution, a précisé que l'ouverture de la Constituante devant les composantes de la société civile n'implique nullement de partager la société en deux camps : « Il s'agit plutôt de garantir le droit à chacun d'exprimer ses propres suggestions au service du pays ». Notons que le rassemblement a été organisé par le Front tunisien des associations islamique qui regroupe 112 associations.