M. Mustapha Ben Jaafar, président de l'Assemblée nationale constituante, a précisé, lors de l'émission télévisée « Le dimanche politique » sur Nessma TV, que la prochaine Constitution sera civile, et la charia ne sera pas adoptée comme unique source de législation. Pour Mustapha Ben Jaafar, la place de la charia dans la Constitution divise la Tunisie : « L'adoption de la loi islamique, Charia, est une demande d'un nombre bien limité. La charia est ouverte à toutes les interprétations et sa considération comme source principale de législation remet en cause les fondements « séculiers » de l'Etat et met par là même en péril l'unité et la stabilité du pays ». Le fondateur du parti Ettakatol a ajouté qu'il est pour la liberté d'opinion, l'avis et l'avis contraire, mais la tolérance et l'indulgence ont des limites : « Mon parti ne sera jamais d'accord sur l'introduction de la Charia dans la Constitution. Cette question est une ligne rouge ». Pour sa part, Mme. Souad Abderrahim, député du bloc d'Ennahdha à l'Assemblée nationale constituante, a confirmé, mercredi 21 mars, sur les ondes de Mosaïque FM, que la charia ne sera pas l'unique source de la nouvelle Constitution. Mme. Abderrahim a précisé que le pouvoir revient au peuple. Les Tunisiens et les Tunisiennes influencent la prise des décisions : « Suite aux marches protestataires et aux revendications, les idées seront rééquilibrées ». Elle a ajouté que certains députés qui ont vécu sous la dictature déclarent avoir été opprimés et cela malgré le premier article de la constitution : « La Tunisie est un Etat libre, indépendant et souverain: sa religion est l'Islam, sa langue l'arabe et son régime la République ».