M. Mohamed Moncef Marzouki, président de la République, a effectué, l'après-midi du samedi 14 avril 2012, une visite qualifiée de privée à Bizerte. Cette visite l'a mené à la prison d'Ennadhour située sur les hauteurs du Jebal éponyme surplombant la ville. Une visite inopinée au double sens propre et figuré du terme, car, en vérité, une visite d'un chef d'Etat -fut-elle impromptue- nécessite un minimum de préparatifs, ne serait-ce que pour raisons sécuritaires. Il n'empêche que cette visite a bénéficié d'un important dispositif de sécurité. Quoique entrant dans ses attributions, les buts de cette visite suscite nombre d'interrogations parmi le bon peuple : Pourquoi Ennadhour, alors que la ville dispose de trois établissements pénitentiaires ? Et ce n'est certainement pas pour des motivations de nostalgie puisque le Président n'y a jamais séjourné. L'on se perd cependant en conjectures : peut-être qu'il a voulu se rendre compte de visu de ces lieux de détresse alors que certains observateurs avancent le caractère populiste d'une telle visite. Elle pourrait tout aussi bien s'inscrire dans la perspective de la fête du travail qui verrait l'octroi de la grâce présidentielle à certains prisonniers. M. Marzouki était accompagné lors de cette visite de M. Noureddine Bhiri, ministre de la Justice, ainsi que de hauts cadres des services pénitentiaires.