La Tunisie a opté, sur le court terme, pour une intégration des spécificités de la finance islamique dans les textes de loi en vigueur, et pour légiférer, à long terme, un nouveau cadre réglementaire spécifique. Le pays est en mesure d'édifier un système financier garantissant la cohabitation des institutions conventionnelles et islamiques. C'est ce qu'a affirmé, jeudi 19 avril, M. Mahfoudh Barouni, expert en FI, lors du 5e Forum africain de la finance islamique, FAFI. Le responsable a précisé qu'un système fiscal spécifique à la FI a été introduit, partiellement, dans la loi de finances pour l'exercice 2012 : « Le nouveau cadre à mettre en place devrait répondre non seulement aux besoins des établissements spécialisés dans la FI, mais aussi aux besoins de tout le système financier tunisien -banques, sociétés de leasing, fonds de placement…-. Car, plusieurs points de convergence existent déjà entre la finance classique et la finance islamique ». La finance islamique, qui enregistre un taux de croissance annuel important -30%- à l'échelle internationale, reste encore embryonnaire en Tunisie, ou les établissements spécialisés dans la bancarisation islamique -services bancaires conforme à la Chariaa- ne possèdent pas encore de statuts particuliers : « Il s'agit de la banque El Baraka, une banque non résidente –offshore- et Zitouna qui est une banque commerciale universelle. La finance islamique pourrait jouer le rôle d'un pont entre les pays à forte capacité de financement -notamment les pays du Golfe- et les pays africains à fort besoin d'investissement ».