A Bizerte, ces quinze derniers jours, quelque 347 personnes ont passé avec succès l'oral de l'examen régional d'aptitude à la conduite de taxi individuel et collectif. Sur la même lancée, 435 permis d'exploitation d'un moyen de transport en commun ont été accordés, taxis et transport rural, abstraction faite de 83 permis de louage, transport interurbain devenu traditionnel et apprécié. Un nouveau concours professionnel a eu lieu, dimanche 13 mai, pour l'obtention de ce sésame qui ouvre la porte à l'exercice d'un métier d'abord lucratif mais également et surtout à grande responsabilité eu égard aux relations interpersonnelles entre le citoyen-client et le conducteur de taxi individuel ou collectif C'est que ces rapports ne sont pas toujours empreints du civisme évidemment exigible chez l'exploitant de ce moyen de transport prisé parce que commode et rapide. En effet, le conducteur qui n'est pas toujours le propriétaire du véhicule, a peu cure de la voiture, du confort ou de la sécurité de ses passagers, encore moins des règles régissant la circulation, les arrêts, les stationnements…Nous passerons sous silence la transgression intentionnelle et assumée des règlements ayant trait à la correction de la tenue vestimentaire, au verbe, au téléphone au volant, à la cigarette et, ultime cauchemar, à cette pseudo-musique diffusée à tue-tête que l'on impose à l'infortuné client contraint à la résignation, parce que redoutant, à juste titre une réaction inconsidérée. Un examen en la matière, théorique et oral, devrait comporter des épreuves de bonne conduite, de civisme, de propreté physique et de probité morale. Mais si de tels examens existent sur le papier, il faudra obligatoirement en assurer le suivi et multiplier les contrôles à bord des véhicules. Car, il s'agirait pour l'exploitant, souvent un chauffeur, de donner la preuve de certaines compétences et savoirs pas seulement théoriques mais aussi procéduraux en règlementation du transport de personnes, en règles de sécurité des biens et des personnes, en éléments de base en mécanique automobile, en principes de la relation client, …..Il y va certes de la bonne image du pays, le taxi en étant perçu comme la vitrine. Mais, peut-être qu'en évoquant ce énième dysfonctionnement des services publics, fais-je preuve de présomption ? Car, à l'évidence, aujourd'hui, la priorité est éminemment sociale : accorder à tout le monde, et sans être regardant, les moyens de « manger à sa faim », permettre en tordant le cou à certaines règles que l'on « gagne sa croûte » au mépris des codes les plus élémentaires de la bienséance, de la décence, voire de l'honnêteté. Et puis, me dira-t-on, est-ce une priorité de gloser sur de telles considérations ? Il est vrai que des questions d'une extrême acuité nous préoccupent, il est tout aussi vrai que des affaires vitales pour le pays s'en vont à vau-l'eau. Alors, parler de ces questions superfétatoires… ! Et pourtant !!!