Ils sont visibles toute la journée près de la Place Barcelone: ce sont ces taxis collectifs de couleur jaune. Garés sur le trottoir (!!), ces véhicules sont parfois dans un état déplorable. Il semble que les conducteurs ne donnent pas assez d'importance à l'aspect propreté. Selon un conducteur : "Personnellement, je fais le lavage une fois par semaine, mais chaque jour avant de commencer le travail, je nettoie le véhicule avec un petit chiffon. Mais nos routes contribuent non seulement à polluer nos véhicules, mais aussi à mettre à rude épreuve les amortisseurs ". Les taxis collectifs font les dessertes de Mornag, Yasminet, Ben Arous… et dans l'autre sens Ezzahra, Boumhel… Pour seulement, un dinar, l'usager peut arriver à destination dans des conditions acceptables. Toujours selon notre interlocuteur : "A part l'état de la route, les usagers voyagent mieux que par bus ou par métro, dans la mesure où ils sont tous assis. Il n'y a pas de bousculade, ni de contraintes. Les conducteurs ne doivent pas accepter un surplus de voyageurs". La concurrence ne concerne pas uniquement le transport en commun, mais aussi les taxis individuels puisque la course de Tunis vers l'une de ces zones peut coûter 4 ou 5 dinars avec les mêmes conditions de confort. Un minimum de confort Près de la Place Barcelone, les conducteurs crient à tue-tête pour attirer les clients. Comme le louage, le taxi collectif ne peut partir que si toutes les places sont occupées. Il faut donc attendre le dernier client pour prendre la route. Parfois, le conducteur accepte de partir avec un client en moins, et ce, pour ne pas perdre beaucoup de temps et parce que les usagers s'impatientent. Le conducteur essaye de fournir un certain confort. Ainsi, la radio fonctionne tout le temps, ce qui semble intéresser plus d'un voyageur même si le volume du son est parfois très élevé. Le manque de propreté est également constaté à l'intérieur du véhicule, près du tableau de bord et des sièges. Là aussi, un autre conducteur se défend et impute cet état de fait aux usagers : "Au début du voyage, le véhicule est propre. Mais à la fin de la course, il devient bien sale. Certains usagers ne semblent pas respecter l'aspect propreté, n'hésitant pas à jeter des bouts de papier, voire de cracher sur le tapis. J'essaye toujours de les sensibiliser, mais ce n'est pas toujours évident". Stationnement sur le trottoir ! Une campagne de sensibilisation destinée aussi bien aux conducteurs qu'aux usagers à propos de la propreté dans les moyens de transport collectif, y compris les taxis, pourrait à terme apporter des résultats. D'autant que ce problème concerne bon nombre de véhicules, dont certains ont le pare-brise maculé de taches. Toujours pour ce qui concerne le confort du voyage, les usagers n'ont pas à se plaindre, en général, des effets nocifs du tabac, dans la mesure où il est interdit de fumer dans la cabine. Les chauffeurs fument leur dernière cigarette dans "la station" avant de commencer leur voyage. Un autre problème se pose avec acuité, en l'occurrence le stationnement des véhicules sur le trottoir. C'est une gêne pour les piétons qui doivent emprunter la chaussée ou se faufiler entre les véhicules. Les conducteurs disent en chœur qu'ils n'ont pas le choix et qu'ils sont autorisés à garer leurs véhicules de cette façon. En attendant de trouver un espace disponible dans le Centre-ville...