M. Riadh Bettaïeb, ministre de l'Investissement et de la Coopération internationale, a affirmé que les projets présentés aux bailleurs de fonds, lors du forum international sur le financement des projets de développement de la Tunisie nouvelle, relèvent essentiellement des secteurs prioritaires. Pour le ministre, l'orientation vers les pays du Golfe, les plus riches au monde, pourrait générer de meilleures conditions de crédit que celles offertes par les autres bailleurs de fonds. Comment ? Selon M. Bettaïeb, « on doit profiter de toutes les opportunités possibles pour répondre à nos besoins de financement et pour développer l'éventail de nos partenariats. Pour ce faire, on s'ouvre sur notre milieu naturel, maghrébin, arabe, africain... De même, on est en train de s'ouvrir sur les pays asiatiques et de négocier des crédits avec le Japon. On a reçu une proposition coréenne de crédit... Donc, il s'agit d'un développement naturel et en plus il y a des possibilités offertes à la Tunisie dans cette région ». Dans une interview accordée au quotidien « La Presse », le ministre a ajouté qu'auparavant, la Tunisie avait des relations étroites avec quelques pays. Ce qui s'est traduit par un niveau d'intégration avec les pays arabes de l'ordre de 7% : « C'est un chiffre scandaleux. Mieux encore, toutes les études ont prouvé que l'intégration avec les pays arabes pourrait générer jusqu'à 2% de croissance économique. Sans complexe, on veut diversifier nos partenaires et renforcer nos relations avec nos partenaires stratégiques ». En ce qui concerne la capacité de l'économie tunisienne à absorber tous ces fonds et tous ces projets, le ministre a précisé que la Tunisie dispose d'une belle image de marque. Les bailleurs de fonds sont disposés et veulent contribuer à la réussite de la transition démocratique du pays : « Nous apprécions cet élan de solidarité. Je suis donc confiant quant à notre capacité à mobiliser les fonds nécessaires pour le financement des projets. Mais, est-ce qu'on est capable de réussir la transition économique à l'image des avancées politiques ? En d'autres termes, le défi est de réaliser ces projets, d'assainir le climat des affaires et d'instaurer une paix sociale en vue de maintenir le rythme du système productif. Il n'y a pas de réussite de la transition démocratique sans relever les défis économiques et sociaux ». M. Bettaïeb a ajouté que la Tunisie nouvelle offre aux bailleurs de fonds ce qu'ils ont toujours demandé sans l'avoir : un climat d'affaires sain et transparent, une détermination de tous les acteurs à réussir le pari économique et social, une volonté d'aborder un nouveau modèle de développement durable qui tient compte des indicateurs économiques mais aussi sociaux… : « On vise à mettre en place les bases d'un développement économique réel. Maintenant, on est en train de stimuler la croissance, mais dans une année et demie, c'est le secteur privé, dynamique, qui participera activement à entretenir le rythme de la croissance économique ». 102 projets ont été présentés lors de ce forum. Il s'agit particulièrement de projets d'infrastructures. Parallèlement, d'autres projets productifs ont été présentés aux bailleurs de fonds, notamment concernant la valorisation des phosphates à Sra Ouertène et à Tozeur, la raffinerie de Skhira, la production d'énergie électrique, la désalinisation de l'eau de mer… Le montant global de ces investissements atteint 8 milliards de dollars, dont 1,5 milliard seront assurés par des fonds propres et le reste, 6,5 milliards, sera fourni par les bailleurs de fonds.