La Tunisie a des atouts pour développer la plaisance. Très proche de l'Europe, elle dispose de six ports de plaisance en exploitation avec une capacité d'accueil totale de 2 150 postes d'accostage : Port El Kantaoui, Monastir, Tabarka, Hammamet, Bizerte et Sidi BouSaid. Cette chaîne a été renforcée par des ports de pêche, des ports abris et des ports de commerce qui offrent un certain nombre de places à quai disponibles augmentant la capacité d'accueil des installations de 1 500 anneaux. Toutefois cette activité a du mal à décoller. A cet effet, un séminaire sur « la plaisance : un produit et une industrie » a été organisé, jeudi 28 juin 2012, à l'Africa Mouradi à Tunis, à l'initiative du magazine « Tourisme Info ». La hausse excessive des prix d'accostage et les taxations diverses pratiquées dans les pays du nord de la Méditerranée, comme l'ont souligné plusieurs plaisanciers, les poussent à accoster dans les ports de la rive Sud. La Tunisie peut devenir une destination privilégiée pour un large éventail de plaisanciers du nord de la Méditerranée. Moez Ben Zid, Président du conseil d'administration de Marina Bizerte, a précisé que l'Europe est saturée : « En France, le nombre d'inscrits sur les listes d'attentes des ports est de 67 000. Ces listes d'attente sont payantes entre 20 et 40 euros par an. Un bateau qui séjourne à l'année c'est 500 000 euros comme recette pour le pays. La position centrale de la Tunisie en Méditerranée par rapport à Malte, Monténégro et la Turquie est un atout pour encourager l'investissement dans ce créneau ». Mohamed Mootamri, Président de l'Association tunisienne des activités nautiques et de plaisance, a indiqué que les procédures liées à la Police des Frontières, à la Douane et à la Garde Nationale Maritime freinent le développement de ce créneau : « Une autre activité est en train de connaître un développement continu, c'est la location charter. La location des bateaux est devenue un produit touristique. De plus en plus de tour-opérateurs créent des départements de location de bateaux. Sur ce créneau, la Tunisie peut devenir le partenaire de ces T.O pour effectuer la double saison : l'été en Méditerranée et l'hiver aux Caraïbes. Toutefois, malgré ces atouts, la Tunisie ne réalise à peine que 1% de la capacité globale de l'activité plaisance en Méditerranée ». Une série de recommandations a été approuvée lors de la clôture du séminaire par les participants qui ont appelé à : activer la publication des textes d'application du code des ports, réviser les avantages et les conditions de la pratique de la plaisance, harmoniser les textes réglementaires et législatifs régissant la pratique de la plaisance avec les normes internationales, créer un guichet unique pour traiter toutes les affaires administratives relatives à la plaisance, mettre en place une stratégie de développement à l'horizon 2017, lancer un salon de la plaisance, accorder des avantages fiscaux spécifiques aux résidents étrangers et alléger les procédures d'admission et de contrôle des bateaux de plaisance arrivant dans les ports tunisiens… M.Y Crédit photo : Rached Berrazégua