La bonne nouvelle nous est venue de Baghdad où notre jeune compatriote Amel Mathlouthi a donné, mardi 3 juillet 2012, lors de la Fête de la Musique, un grand concert devant un public baghdadi complètement conquis. Amel Mathlouthi a réussi à gravir les échelons de la notoriété pour devenir une artiste internationale reconnue et appréciée. C'est Latitude France, journal culturel en ligne, qui rapporte l'information et qui ne tarit pas d'éloges pour l'artiste qu'il appelle la voix du « Printemps du Jasmin » soulignant qu'elle est venue « porter jusqu'à Baghdad sa parole engagée ». Amel a subjugué l'assistance en interprétant sa dernière chanson « kelmti horra » (ma parole est libre), titre éponyme de son dernier album. Amel Mathlouthi, qui travaille en France, chante en arabe avec des incursions en français et en anglais. Tout en s'inspirant du patrimoine littéraire et musical classique et contemporain de son pays, la Tunisie, et du monde arabe, elle n'hésite pas à puiser autant dans le jazz que dans la Pop Music. Elle aime bien qu'on donne quelque affiliation de ses textes interprétés à Marcel Khalifé et à Cheikh Imam, mais également à Joan Baez et Bob Dylan. La justice, la démocratie, le combat contre la tyrannie, la corruption et l'obscurantisme sont les thèmes favoris de son répertoire. Elle est accompagnée par un groupe franco-tunisien et joue elle-même de la guitare en alternant mélopées orientales et musique électro. Cerise sur le gâteau, Amel a fini par conquérir le public irakien en faisant une heureuse incursion dans son répertoire traditionnel kurde et Jobi irakien. En cette période postrévolutionnaire, il est assez étonnant qu'aucun festival tunisien n'ait pensé inviter une des chanteuses la plus estimée de sa génération. Mais il semble, selon son impresario, que l'espoir demeure qu'elle puisse « attirer l'attention » des organisateurs de spectacles tunisiens ou des responsables culturels du pays.