La Tunisie célèbre le 21 juin de chaque année, comme le reste du monde, la fête de la musique. Une fête qui accueille tous les genres de musiques avec l'organisation, dans les rues et les grands boulevardsn de nombreux concerts d'artistes confirmés et de jeunes talents. Jeudi soir, dans les rues et places de la ville de Tunis, des chanteurs de renommée sont montés sur le podium pour nous proposer des shows de haut niveau. Différents styles de musiques, pour tous les mélomanes, allant du blues, à l'électro et la musique classique ont été au programme. Il était 19h30, à la place du 14-Janvier quand l'artiste tunisien Sofiène Safta, muni de sa guitare électrique, a ouvert le bal avec sa troupe composée de trois musiciens (batterie, piano et instrument à percussions) en interprétant un morceau instrumental intitulé Souvenirs d'enfance puisé dans son album intitulé Maraya plongeant le public composé de toutes les tranches d'âge et qui affluait de plus en plus, dans une ambiance qui s'annonce dès le début frénétique. Accompagné par les applaudissements des spectateurs, il continuait à enchanter la foule par un hommage au dramaturge, chroniqueur et journaliste tunisien Abdelaziz Laroui. Un peu plus loin, sur l'avenue Habib-Bourguiba, au cœur du centre-ville, plusieurs personnes se sont réunies pour célébrer dans la joie cette fête avec la vedette tunisienne Amel Mathlouthi, auteur-compositeur engagée, connue par sa célèbre chanson Kilmti horra (ma parole est libre). La jeune cantatrice, qui a été accompagnée par le violoniste Zied Zouari, a enflammé la foule avec les notes de sa guitare, qui, en parfaite symbiose avec le son des instruments, a créé une ambiance déchaînée, célébrant la liberté et l'amour du pays. «Nous sommes venus spécialement pour écouter cette merveilleuse voix imposante et forte, avec ses textes parfaitement écrits et qui nous rappellent les moments les plus forts qu'ont vécus tous les Tunisiens lors de la révolution du 14 janvier», a affirmé Fatima, une jeune étudiante. Dans un tout autre genre, les amateurs de la troupe tunisienne Chams al mousika (soleil de la musique) se sont rendus à la place Bab Souika pour suivre la prestation de la troupe. Composée de huit membres entre chanteurs et musiciens, la troupe Chams al mousika, créée dans les années quatre-vingts a interprété pendant deux heures huit chansons à texte puisées dans leur répertoire personnel. Des titres variés, dont Hadil, âla ont été merveilleusement interprétés par la voix forte et puissante de Rihab Azebi (chanteuse et violoniste). Hadil est un titre qui nous raconte l'histoire tragique d'une jeune fille palestinienne qui a perdu tous les membres de sa famille assassinés par les Israéliens, résumant ainsi la souffrance et la lutte éternelle de tout le peuple palestinien. La troupe a continué son spectacle avec Révolutionnaire est le peuple, un titre au rythme saccadé a été dédié à tout le peuple tunisien et rend hommage aux combattants et martyrs de la révolution. Charmé, le public a applaudi et chanté avec tout le groupe Thaour w farr (taureau enfui), un poème en prose écrit par le poète irakien Ahmed Mater et composé par la troupe. Adaptée au contexte tunisien, ce titre dévoile avec beaucoup de sarcasme et de critique les défauts du régime à l'ère de l'ancien président déchu. La fête de la musique était l'une des soirées d'été conviviales où il y avait de la musique pour tous les goûts entre la place du 14-Janvier, l'Avenue Habib-Bourguiba et la place de Bab Souika.