Le mouvement Ennahdha a déposé, mercredi 1er août 2012, un projet de loi incriminant l'atteinte au sacré. Le texte du projet de loi prévoit une peine de prison allant jusqu'à quatre ans de réclusion en cas de récidive, ainsi qu'une amende de 2000 dinars pour toute personne qui ose porter atteinte au sacré de quelque forme que ce soit -par la parole, l'acte ou l'image-. Dans un communiqué rendu public par le bloc parlementaire d'Ennahdha, on peut lire « une loi à l'échelle nationale qui s'impose […] face à la surenchère des actes blasphématoires ». Le communiqué cite, entre autres, la projection du film « blasphématoire » de Persépolis, qui a valu à Nessma TV une condamnation pour « troubles à l'ordre public et aux bonnes mœurs », en raison de l'absence d'une loi incriminant l'atteinte au sacré, la profanation de la mosquée « Al Fath » (Tunis) sur la plaque de laquelle une étoile de David a été dessinée, la profanation du Coran à Ben Guerdane, la dernière exposition artistique au Palais El Abdelliya à la Marsa et aussi, les insultes à Dieu qui peuvent être prononcées par des passants sur la voie publique. Avant de légiférer, n'est-il pas plus urgent de délimiter le cadre du sacré ?