Accident mortel sur le pont mobile en fin de semaine. Un second tout aussi tragique le dimanche 23 septembre sur la route express Bizerte-Menzel Bourguiba. Les deux provoqués par des poids-lourds. Y aurait-il problème avec ces usagers de la route ? Du genre fatigue, par exemple. On ne saurait avancer une telle hypothèse, sachant le degré de prise de conscience des chauffeurs routiers, dès lors qu'il s'agit de défendre leurs droits et ils ne sauraient accepter la surexploitation. Non, c'est une question cruciale et lancinante d'infrastructure routière. S'agissant du pont, on ne va pas ressasser toujours la même rengaine, tout le monde étant au fait des énormes lacunes, dont essentiellement l'encombrement et, disons-le net, le total désintéressement de la police de la circulation pour régler le trafic dans les moments de pointe. Les dernières décisions prises par les autorités semblent vouloir corriger cette anomalie. Mais attendons de voir pour juger. Sur la route express, l'on a à maintes fois attiré l'attention sur la nécessité d'éclairer cette route de nuit, de poser les ouvrages qui s'imposent et surtout de ramener les agents de la garde nationale aux endroits qui s'imposent. Naguère, il existait des équipes tous les dix kilomètres. Aujourd'hui, il n'y a pas l'ombre d'un seul agent sur tout le trajet entre Bizerte et Menzel Bourguiba. D'où nécessairement des accidents récurrents (on en compte huit) qui ont entraîné autant de victimes originaires de la région de Borj Chellouf (Bizerte-sud), lieu-dit de 6000 habitants où s'est produit l'accident mortel de dimanche. L'on ne saurait reprocher aux habitants de ce village d'exprimer leur colère en bloquant la route et d'exiger que l'on prenne enfin leur demande en considération. Celle-ci est d'une simplicité : il s'agit de réaliser un rond-point à la sortie du village, de poser des ralentisseurs aux abords de cette sortie et d'installer une équipe d'agents de la circulation. La même remarque est valable pour Faroua, là où la route passe devant une école et où le danger demeure réel. L'on est surpris devant cet incroyable laisser-aller des autorités compétentes en la matière qui renvoient aux calendes grecques les composantes d'ouvrages routiers ou autoroutiers comme si elles étaient subsidiaires. Et d'attendre la tragédie annoncée et prévisible pour se résoudre à effectuer les travaux indispensables et qui auraient contribué à éviter de tels drames.