Les déclarations faites par le ministre du Tourisme, Elyes Fakhfakh, n'ont aucune relation avec la réalité de la situation du secteur touristique. A travers ces déclarations, Elyes Fakhfakh essaie de manipuler l'opinion publique. C'est ce qu'a affirmé Mohamed Belajouza, président de la Fédération tunisienne de l'hôtellerie, FTH. M. Belajouza a indiqué que les actes de violence et l'absence de sécurité ont occupé la Une des journaux et médias étrangers. Cela ne peut qu'alourdir la facture du secteur, déjà bien affecté depuis janvier 2011. En outre, l'image de la Tunisie, donnée à l'étranger est négative. Le président de la FTH a noté qu'avec tous les articles et reportages réalisés par les médias étrangers, il n'est pas exclu de penser à l'existence d'un plan qui vise à nuire à notre tourisme et détourner nos visiteurs vers d'autres destinations : « La situation est très dangereuse. Que fait notre ministre ? Il rassure, il confirme la reprise, il donne une fausse idée de l'actuelle situation ». Mohamed Belajouza a ajouté que M. Fakhfakh a commis une erreur en comparant les indicateurs de 2012 avec celles de 2011 : « 2011 était une année catastrophique, donc il serait plus correct de comparer les indicateurs de 2012 avec celles de 2010, qui peut être une vraie référence pour juger et évaluer d'une manière saine la réalité du secteur touristique. Dire que nous avons enregistré une progression remarquable dans les recettes, les nuitées, et autres, par rapport à 2011 ne peut être qu'une manipulation de l'opinion publique. Elyes Fakhfakh est le premier responsable de cette affaire qui cache des fins politiques et notamment électorales ». Dans une déclaration accordée au quotidien « Al Maghreb », M. Belajouza a accusé, également, les autorités de passivité : « Le même scénario se répète à chaque fois. La saison touristique démarre mal à cause des violences salafistes, toutefois, les autorités n'ont pas bougé. Elles n'ont rien fait pour redresser la barre ou créer une cellule de crise pour sauver ce qui reste... ». M. Belajouza a affirmé que l'annulation des réservations se fait chaque jour. Les autorités sont au courant de cette affaire sans bouger ou prendre des décisions : « Les réservations sont annulées et le plus dur aujourd'hui c'est qu'elles ont été tout simplement stoppées. Face à cette situation les autorités n'ont même pas réfléchi à réunir au sein du ministère pour examiner la situation ». Le président de la FTH s'est montré très pessimiste quand aux perspectives de la prochaine saison touristique : « 2013 sera une saison catastrophique si nous continuons à procéder de la même manière. Nous n'avons aucune visibilité et nous ne pouvons pas dire combien de touristes viendront en Tunisie durant les mois prochains ».