« Faut-il rappeler le rôle des hommes d'affaires dans la sphère économique? Il est urgent de traiter immédiatement le dossier des hommes d'affaires interdits de voyage », a déclaré Hédi Djilani, ex-président de l'Union tunisienne de l'industrie, du commerce et de l'artisanat (UTICA). Egalement interdit de voyage, M. Djilani a annoncé, vendredi 21 décembre 2012 sur Shems FM, que ce dossier est une affaire purement politique : « L'ancien Premier ministre, Béji Caïd Essebsi, a confirmé mes dires. Ce dossier est loin d'être une décision judiciaire! ». L'ex-président de l'UTICA a mis en exergue l'urgence qu'il y a à instaurer la stabilité et la sécurité, si on voulait remonter la pente, redynamiser les investissements et booster l'économie nationale : « Les hommes d'affaires et les investisseurs ont besoin d'être rassurés. Notre économie passe par une phase critique qui nécessite la conjugaison de tous les efforts, afin de surmonter les retombées négatives. Il faut calmer la situation. La Tunisie ne supporte plus de tension ! ». « La passivité de l'actuel gouvernement dans le traitement de ce dossier n'est pas compréhensible. Au lieu de servir son pays, il est en train de perdre la confiance de tout le monde (investisseurs, société civile, organisation…) », a précisé M. Djilani. L'homme d'affaires a, également, répondu à ses détracteurs : « Je ne suis pas une simple création du régime de Ben Ali. En 1987, j'étais l'homme d'affaires le plus riche dans le pays. J'avais participé à la redynamisation économique du pays. Je n'avais épargné aucun effort pour servir mon pays ». M. Djilani a affirmé que malgré cette interdiction, il n'a pas, encore, dit son dernier mot. Il persiste et signe ! : « Le groupe qui me représente avait réussi en 2011 à créer 1 000 emplois et 300 autres en 2012, en plus de l'exportation de 99% de la production. Un chef d'entreprise a besoin d'être constamment en contact avec ses fournisseurs et ses clients, de prospecter des marchés extérieurs, de visiter des salons de par le monde, d'assister à des congrès et à des manifestations à l'étranger... L'interdiction de voyage constitue un lourd handicap à assumer vis-à-vis de la croissance et de la gestion d'une entreprise économique. Cette interdiction est loin d'inciter à prendre des initiatives, à concevoir de nouveaux projets de développement ou même d'envisager des extensions pour les unités de production en activité. Inexplicablement, le gouvernement reste les bras croisés alors que le dossier des patrons interdits de voyage est en train d'empoisonner le domaine de l'entreprise en Tunisie. Trouver une issue aux interdits de voyage ! ».