« Ce qui m'intéresse n'est pas celui qui a exécuté l'assassinat, je veux savoir qui a commandité cette opération dés le début. C'est beau de savoir qui a exécuté. Mais il faut savoir qui a ordonné », a affirmé la veuve de Chokri Belaïd, Basma Khalfaoui. Invitée d'Europe 1 mardi 26 février 2013, Mme. Khalfaoui a indiqué que l'assassinat de son mari était un crime très organisé : « Ils veulent nous convaincre qu'il y a deux personnes impliquées dans tout cela, mais non, je suis sûre et certaine que cette affaire est plus importante et plus dangereuse ». Elle a précisé que le mouvement Ennahdha est impliqué dans le meurtre de son mari : « Ennahdha est le premier responsable de cet incident historique. La moindre des choses, c'est d'assurer la sécurité des citoyens, ce qui n'a pas été fait. Depuis un certain moment, avant l'assassinat de Chokri Belaïd, des listes noires circulent partout. Tous les journalistes en Tunisie l'affirment. Malgré ces menaces, le parti au pouvoir n'a pas bougé le petit doigt pour protéger ces hommes. Mon mari était le premier qui a payé la facture ». Basma Khalfouni a, également, accusé Ennahdha d'utiliser un double langage et un double visage : « Il existe actuellement une forte volonté afin d'islamiser la société tunisienne. C'est ici où réside le rôle des ligues de protection de la Révolution ». Elle a ajouté que les suspects arrêtés lundi seraient liés à la LPR : « Ces milices se donnent le nom de Ligue de la protection de la Révolution, mais Chokri Belaïd a toujours dit qu'elles n'avaient aucun lien avec une protection de la Révolution. La société civile a toujours demandé depuis des mois leur dissolution. Elles sont protégées par le système, par Ennahdha. Je demande immédiatement la dissolution de ce corps étranger à la société et à la Révolution ! ».