La chaîne Ettounissia nous a encore une fois imposé, à travers son émission « Attasiaa Massan», d'écouter les divagations assénées avec l'assurance et l'aplomb des gens qui sont convaincus de l'impunité parce que protégés. Moez Ben Gharbia a cru bien faire en invitant un triste individu répondant au nom de Mokhtar Jebali, se présentant sous l'appellation pompeuse de président d'une sombre association schizophrène dénommée « confédération du front tunisien des associations islamiques ». Avec la suffisance de gens qui pensent détenir des vérités absolues et immuables, l'insolence de ceux qui se croient intellectuellement supérieurs au commun des mortels mais surtout assurés de l'impunité quelles que pourraient être leurs aliénations. Le présentateur a certainement cru bien faire en « invitant » ce sinistre personnage sur son plateau. Il a été certainement mû par une volonté de dénoncer les dérives du quidam. Mais, malheureusement, ce dernier a bien profité de l'occasion pour instiller ses venins, au grand dam des gens bien pensants et des familles éplorées par le drame qui les a frappées. Le bonhomme s'est avéré un recruteur de terroristes jihadistes qui est venu prôner, auprès de nos jeunes enfants, à visage découvert et en une heure de grande audience, les « valeurs » du jihad en Syrie. « Si physiquement ou moralement rien ne s'y oppose, les jeunes sont tenus (sic !) de remplir leur devoir en allant combattre les ennemis de Dieu ». A la question de savoir s'il a des enfants et s'ils ont été autorisés par leur père à aller accomplir leur devoir jihadiste, le sieur Jebali a indiqué que les circonstances n'ont pas permis qu'ils s'y rendent. Ce à quoi, un des invités de l'émission a pertinemment répondu que son parti est disposé à leur garantir toutes les conditions pour qu'ils s'y rendent. Jebali n'a pas pipé mot, mais Ben Gharbia a justement déclaré que personne n'accepterait d'encourager nos enfants à aller servir de chair à canon pour des « causes criminelles », fussent-ils les enfants de Jebali en personne. Mais ce dernier est-il seulement capable de saisir la profondeur de cette allusion ? Le doute est permis alors que tout le monde se désole que « l'illustre individu », prosélyte jusqu'au bout des doigts, ne sera pas inquiété le moins du monde pour ses appels au jihad, proscrits par nos institutions. Fi, donc ! M.BELLAKHAL