La présidence de la République annonce, dans un communiqué rendu public samedi 6 juillet 2013 sur sa page officielle Facebook, la nomination de Hamda Saied, nouveau Mufti de la République à la place de Cheikh Othman Battikh. Selon le communiqué, le nouveau Mufti de la République entame ses nouvelles fonctions à partir du lundi 8 juillet 2013. La désignation du nouveau mufti a suscité beaucoup de réactions de la part des politiciens et des militants des droits de l'Homme. Dans son édition du lundi 8 juillet 2013, le journal « Assabah Al Ousboui » rapporte, selon le président du parti El Majed, Abdelwaheb El Hani, que Hamda Saied est un ex-RCDiste qui s'est présenté aux élections législatives en 1989 : « Le nouveau mufti est la deuxième personne exemptée de la loi sur l'immunisation de la Révolution après le gouverneur de la Banque centrale, Chedly Ayari ». Abdelwaheb El Hani a également souligné que Hamda Saied est un adepte de la polygamie. Dans le même contexte, Bochra Belhaj Hamida, avocate et militante des droits de l'Homme, a indiqué que ceux qui gouvernent la Tunisie ne pensent qu'à leurs intérêts personnels : « La loi sur l'immunisation de la Révolution n'était pas pour l'exclusion des ex-RCDistes mais plutôt une méthode pour l'élimination des opposants du parti au pouvoir de la vie politique ». La députée du mouvement Ennahdha, Fattoum Lassoued, a affirmé que la désignation d'un ex-RCDiste en tant que mufti de la République est une contradiction suprême, vu que ce dernier doit avoir l'assentimment de tous les Tunisiens. Le porte-parole de Hizb Ettahrir, Ridha Belhaj, a souligné que la désignation d'un nouveau mufti est relative aux évènements survenus en Egypte : « L'alignement de la grande institution islamique al-Azhar à l'armée égyptienne a obligé le mouvement Ennahdha à désigner un mufti qui n'a aucune relation avec la mosquée Zitouna ».