Sous le titre « Tamarrod : de réelles pressions sur la majorité », le journal de l'Atlas a publié, lundi 22 juillet 2013, un article signé Hatem M'rad, professeur de sciences politiques. Il évoque un effet domino des événements d'Egypte qui ont provoqué, selon lui, un vent de panique sur les autorités tunisiennes et sur les élus et dont le mouvement tunisien Tamarrod en est l'initiateur. L'auteur présente les consultations politiques tous azimuts entre pouvoir et opposition et les concessions rapides sur la Constitution et sur l'ISIE, comme des indices certains de ces appréhensions. Mais pas seulement, puisqu'il parle de la démission de constituants, de l'appel à la vengeance sanguinaire, des appels plus nombreux et réitérés à la dissolution de l'ANC, empêchement de meetings politiques par les Nahdhaouis,…. Le cas égyptien a bien produit un effet de choc dans la classe politique tunisienne, relève M. M'rad, arguant des résultats des sondages successifs démontrant une impopularité grandissante de la troïka chez la population. Tamarrod touche une bonne partie de la population, fait remarquer l'article, et le mouvement est en voie de construire sa popularité sur un ras-le-bol généralisé. Un ras-le-bol vis-à-vis de la majorité et des islamistes, de l'ANC et de leurs tergiversations et leur filouterie, sur les reports indéfinis des échéances, sur la constitution, sur les élections, sur les instances indépendantes, sur la violence des LPR, sur les piétinements de l'enquête sur l'assassinat de Chokri Belaïd,…outre le fait, ajoute l'auteur, que la politique est désormais réduite aux lois d'exclusion, aux procès et aux menaces de sang. C'est pourquoi Tamarrod se fait aujourd'hui le porte parole d'une population qui appelle de ses vœux à la dissolution d'une ANC qui n'est plus représentative de l'état de l'opinion quand bien même elle demeure représentative sur le plan politique. Aujourd'hui, conclut le professeur M'rad, la majorité a perdu la confiance de l'opinion et bien que le ras-le-bol ait existé bien avant les événements d'Egypte, ces derniers ont contribué à donner des ailes à l'opinion et surtout des arguments d'autorité imparables, faisant que de fortes pressions pèsent désormais sur le pouvoir et sur les élus de l'assemblée. M. BELLAKHAL